Ex Lieutenant de l’Armée de l’Air du Mali, M. Amadou Bakary Diakité actuellement chef de poste de sécuri.com à la centrale téléphonique du Mali est catégorique : l’Armée malienne peut récupérer le Nord, très rapidement. Mais elle doit d’abord trouver la bonne stratégie.
« Beaucoup de choses ont été faites au niveau de l’armée. L’armée est la grande muette. Elle est entrain de se préparer profondément.
D’abord, dans un premier temps, on a vu par exemple au niveau du front que le capitaine Sanogo a relevé certains éléments de leurs postes.
Tout simplement, ceux-ci étaient de mèche avec les rebelles. D’autre part, certaines choses qui se sont passées au front, ne devraient pas être un atout pour l’armée.
L’armée est muette, secrète et discrète, donc, elle est entrain de se préparer.
Tactiquement, pour ceux qui ne comprennent pas, il n’est pas facile de savoir, par exemple que nous avons déjà perdu la position défensive. On est obligé désormais de les déloger.
Techniquement et tactiquement, cela ne s’explique pas car la rébellion s’est confondue à la population. Donc, pour combattre une telle situation, il faut à peu près un système de guérilla sur la base de renseignement, c’est-à-dire, faire infiltrer petit à petit les militaires sans être connu, et, au moment opportun, on peut agir. Donc, c’est sur ce plan certainement que nos militaires sont entrain de se préparer.
Mais, le manque d’armement pose problème. Ce n’est pas que nous n’avons pas d’armement, mais il s’agit des armes adaptées au sahara et les armes adoptées pour nos militaires.
L’un des problèmes se situe aussi au niveau de la démilitarisation issue de l’accord d’Alger. Cette démilitarisation a posé un sérieux problème à notre armée, surtout en ce qui concerne le Nord. Parce que la chaîne de commandement a été interrompue. Cela est rentré même dans le problème de l’effectif de la dépendance du rythme du repli tactique. Actuellement, on peut agir sans la CEDEAO. Mais, nous avons besoin de l’appui technique après la formation, l’appui aérien, puis de la logistique.
J’étais militaire et je connais l’armée malienne. Toute l’Afrique connait la capacité de l’armée malienne. Ce qui veut dire, que ce n’est pas une question de manque de militaires ou de soldats, ou bien, une question de courage. C’est une question de respect de convention (CEDEAO). De toutes les manières, dès que cette convention sera respectée et que la communauté internationale donne le signale, l’armée prendra le dessus, ça c’est sûr !
Géographiquement, le terrain n’est pas facile
Militairement parlant, l’occupation d’une zone demande un peu la rapidité et puis la souplesse dans les actions, vue la distance entre les zones d’intervention.
L’état du terrain n’est pas praticable et, il sera difficile pour notre armée d’occuper surtout les zones abandonnées temporairement. En laissant ces zones temporairement, on peut supposer que c’était un piège tendu, il fallait revoir tout ça. Mais entre temps, ils sont revenus les occuper.
La meilleure stratégie est toujours d’attendre et se préparer, pour que, une fois qu’on commence, qu’on en finisse une fois pour toute.
En tant qu’ex-militaire, avec mon expérience, il n’y a pas de négociation avec la rébellion. Toute solution trouvée à travers, les pourparlers, les accords ne sera pas la vraie solution, c’est une solution qui ne durera pas dans le temps.
Aucune négociation ou intervention ne permettra aux rebelles de déposer les armes ou de les rendre à l’armée. Donc, il faut se battre.
Le schéma tactique, qu’on peut adopter, est de créer un couloir humanitaire pour faire sortir nos populations. Ce système (couloir humanitaire) a été utilisé par la Russie.
Pour combattre une rébellion de grande envergure comme la nôtre, il faut appliquer le système de la Russie, en créant un corridor humanitaire, en demandant aux populations de sortir.
Nous pourrons récupérer le Nord, très rapidement. Le combat ne durera pas. »