Pour contribuer à une meilleure prise en compte de la justice dans le processus de réconciliation nationale au Mali, l’Observatoire des droits humains et de la paix (ODHP) avec l’appui de l’ONG Diakonia, rencontre depuis hier les services techniques de l’Etat et acteurs intervenant dans le domaine pour exposer le rôle de la justice dans le processus de réconciliation nationale. La rencontre se tient au CICB.
Du 17 au 18 février 2015, l’ODHP organise, au CICB, un forum sur le rôle de la justice dans le processus de réconciliation nationale, avec 70 participants venus des services techniques de l’Etat en charge de la justice et de la réconciliation nationale, des organisations de la société civile, des PTF, des représentants des institutions nationales et internationales de défense des droits de l’Homme et des collectivités territoriales.
Cette rencontre de haut niveau vise à contribuer à une meilleure prise en compte de la justice dans le processus de réconciliation nationale. Elle cherche également à susciter le débat et la réflexion sur l’importance de la justice et la répartition des dommages causés aux victimes de la crise, partager et mutualiser les approches appropriées de prise en compte de la justice dans la réconciliation nationale et amener les décideurs à appliquer les textes et lois signés et ratifiés par le Mali.
A l’ouverture des travaux, le secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Boya Dembélé, a rappelé que l’occupation du Nord du pays par des groupes armés s’est accompagnée de violations des droits humains de toutes sortes. Il a également regretté les événements survenus à Bamako entre groupes de militaires avec des enlèvements de personnes, des tortures et des meurtres.
Selon lui, ces faits peuvent constituer des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. « Ces crimes commis au nord comme au sud du pays ne resteront pas impunis », a prévenu M. Boya, assurant que la justice sera primordiale dans le processus de réconciliation nationale.
Le secrétaire général de l’ODHP, M. Ouologuem, a invité les décideurs à l’application de la loi n°2012-025 du 12 juillet 2012 portant indemnisation des victimes de la rébellion du 17 janvier 2012 et du mouvement insurrectionnel du 22 mars 2012. Il a précisé qu’au cours du forum des communications seront faites par des experts afin d’édifier les participants sur les enjeux de la justice dans la réconciliation.
La présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme, Me Kadiatou Sangaré, a salué l’initiative et assuré l’ODHP de l’accompagnement de la CNDH dans son combat.
Maliki Diallo