DAKAR - Le responsable de l`ONU en Afrique de l`Ouest, Saïd Djinnit, a déclaré lundi que pendant la "préparation" du déploiement militaire au Mali contre les groupes armés qui occupent la majeure partie de son territoire, "le dialogue" avec certains d`entre eux allait se poursuivre.
"Il a été convenu dans le cadre du Conseil de sécurité qu`il y aura une approche globale qui comportera aussi bien l`approche du dialogue que celle de la préparation militaire telle que proposée par la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao)", a déclaré M. Djinnit à la presse à Dakar, à l`issue d`une réunion des chefs de mission de paix de l`ONU dans la région.
"Le déploiement prendra un certain temps et, pendant ce temps, il y a le dialogue qui s`enclenche et se poursuit", a-t-il affirmé, ajoutant que "l`intervention militaire serait en fonction des résultats du dialogue: plus on va vers des accords et moins il y aurait de terrain pour l`activité militaire".
"Il y a ceux qui pensent qu`il faut agir vite, c`est le débat actuel", a reconnu M. Djinnit.
Selon lui, la réunion de représentants de la communauté internationale, le 19 octobre à Bamako, sera "l`occasion de se mettre d`accord sur une stratégie avec les Maliens, avec les pays de la région, pour qu`il y ait une convergence de vues sur comment agir vite et efficacement pour le Mali et le Sahel".
L`objectif est d`éviter "que ce qui affecte sévèrement le Mali puisse affecter l`ensemble de la sous-région et au-delà", a-t-il affirmé.
Au sujet des rebelles touareg du Mouvement natie,rtonal de libération de l`Azawad (MNLA), qui ont dit plaider pour le "droit à l`autodétermination" et non plus la "sécession", M. Djinnit a noté qu`il y a "un mouvement pour s`insérer dans la dynamique qui a été posée comme base de travail par la Cédéao".
Cette base de travail est le "respect du principe de l`intégrité territoriale du Mali," et le "rejet du terrorisme", a-t-il rappelé.
Le MNLA, qui avait lancé en janvier l`offensive dans le nord du Mali pour obtenir l`indépendance de ce vaste territoire - les deux tiers du pays - , en a été totalement évincé en juin par des groupes armés islamistes armés qui y imposent la charia (loi islamique), dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a entamé un dialogue avec le MNLA et un de ces groupes, Ansar Dine (Défenseurs de l`islam) qui, pour l`instant, n`a pas abouti.
Le principe de l`envoi d`une force militaire ouest-africaine au Mali - soutenue sur les plans logistique et technique par des pays occidentaux - pour en déloger les islamistes armés semble acquis, mais les obstacles liés à sa composition, ses capacités et son financement demeurent.