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Poursuite des pourparlers à Alger : L’audition des protagonistes terminée
Publié le jeudi 19 fevrier 2015  |  L’Indicateur Renouveau
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse sur les pourparlers intermaliens d’Alger
A l’issue du round de la semaine dernière des pourparlers d’Alger entre le gouvernement et les groupes armés, l`équipe de médiation conduite par les Ministres de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, M. Hamadou KONATÉ, de la Réconciliation Nationale M. Zahabi Ould Sidi MOHAMED et de la Décentralisation et de la Ville M. Ousmane SY.




Les échanges se poursuivent à Alger dans le cadre des négociations entre le gouvernement et les groupes armés du Nord. Mardi, la médiation a reçu successivement les différentes parties pour examiner leurs réserves et amendements sur le document de pré-accord, qui doit servir de base au prochain accord définitif. Le ministre Algérien des Affaires étrangères, Ramtame Lamambra, avait annoncé lundi « une journée de mardi chargée, sans la presse ». Cela n'a pas empêché les protagonistes de répondre aux journalistes à la sortie de leurs entretiens.

Le ministre de la réconciliation, Zahabi Ould Sidi Mohamed, interrogé par l’envoyé spécial de Tamani à Alger, Issa Fakaba Sissoko dit que l’accord d’Alger doit prendre en compte également la stabilité dans les pays voisins du Mali.

« Tous les points que nous défendions s’inscrivent dans cet esprit que les Maliens ne sont pas contre un accord, mais tout ce qui a une insinuation sur la sécession ou sur l’inégalité des citoyens par rapport à la constitution sont des questions qui méritent de la part de la médiation une compréhension. En plus de cela aussi, nous avions expliqué qu’il faut regarder toute la stabilité du Mali et toute la stabilité de la sous-région, parce qu’un accord tronqué qui trouverait une solution à la va vite pour le Mali pourrait être contagieux pour ses voisins qui ont le même problème. On a beaucoup expliqué ça et la médiation était satisfaite de façon unanime de nos réponses et a dit qu’elle allait les comparer avec la réaction des autres, parce que c’est une négociation. Je crois que nos arguments étaient présentés sans passion, aucune de façon objective avec un argumentaire qui était convainquant ».

La coordination des groupes armés a émis trois réserves essentielles au document de préaccord. Elle s’interroge sur l’appellation Azawad et revient également sur la question de la gestion des ressources. Par ailleurs, elle se dit optimiste quant à la perspective d’un accord définitif et sa mise en œuvre pour une paix durable. Mohamed Ousmane Ag Mahamedoune, l’un des chargés de communication de la coordination.

« Nous estimons que l’expression Azawad, utilisée par certains ne suffit pas, ne convient pas dans le contexte actuel et il va falloir évoluer sur cette question, trouver un compromis beaucoup plus cohérent. Il y a aussi la question de la gestion de cet espace particulièrement sur le plan sécuritaire. Aujourd’hui, la réforme de la sécurité dans cette région doit être adaptée aux réalités sur le terrain. Troisième élément c’est la question économique, de façon globale il faut voir au niveau de nos ressources. Il faut que ces populations soient aujourd’hui un acteur important pour ce qui concerne les recherches et l’exploitation de ces ressources.

Il y a aussi la question de la spécificité, l’accord c’est vrai c’est tout le Mali, mais il ne faut pas occulter le fait que c’est par rapport à une région spécifique dont le problème revient chaque fois et il faut y aller avec des solutions spécifiques. Personnellement, je suis très optimiste quand à l’aboutissement à un accord. Nous pensons que ce qui va être trouvé comme accord aura suffisamment de chance d’être appliqué, d’être garanti et d’être suivi ».

Les groupes armés de la plate-forme ont clôturé la série des entretiens avec la médiation dans l’après-midi. Leurs représentants se disent satisfaits du « caractère franc » des débats, mais émettent toutefois des réserves quant au document de pré-accord. Pour le secrétaire général du groupe d’auto-défense Gatia, membre de la plate-forme, « il faut que les actes suivent les discours ». Fahad Ag Al Mouhamoud au micro de l’envoyé spécial du Studio Tamani, Issa Fakaba Sissoko.

« Nous avons surtout donné à la médiation un document basé sur la régionalisation dont nous souhaitons l’élection du président du conseil régional au suffrage universel direct. Autre point, c’est l’érection des régions du nord en zone économique. Nous pensons qu’ériger les régions du nord en une zone économique serait un premier pas vers la session du pays.

Nous pensons aussi que les régions du nord telles quelles sont n’ont jamais été une entité homogène, donc géographiquement Gao est à côté de Tombouctou, ce qui ne fait pas les gens de Gao plus proches de ceux de Tombouctou à ceux de Sikasso. Tous les maliens sont les mêmes. Nous avons aussi exprimé nos inquiétudes par rapport aux discours va-t-en- guerre qui ont eu lieu hier lors d’un meeting organisé par le chef de la coordination des mouvements de l’Azawad. Nous avons attiré l’attention de la médiation internationale sur cela. Je n’ai pas l’impression que les discours sont suivis d’actes. Je souhaite de tout mon cœur qu’il ait un accord cette fois-ci ».

Avec le studio Tamani

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