A trop tirer sur la corde, elle se casse, dit l’adage. Le MNLA vient de l’apprendre à ses dépens suite à la défection de Mohamed Attaher Ag Mohamed El Mehdi Al Ansari, fils aîné du défunt Amenokal de la tribu des Kel Antessar. Le désormais ex-combattant et ex- membre influent du MNLA rejoint ainsi le GATIA très proche de Bamako, avec armes et bagages, s’il vous plait.
A trop tirer sur la corde, elle se casse, dit l’adage. Le MNLA vient de l’apprendre à ses dépens suite à la défection de Mohamed Attaher Ag Mohamed El Mehdi Al Ansari, fils aîné du défunt Amenokal de la tribu des Kel Antessar. Le désormais ex-combattant et ex- membre influent du MNLA rejoint ainsi le GATIA très proche de Bamako, avec armes et bagages, s’il vous plait.
C’est dans un communiqué en date du 09 février 2015, que Mohamed Attaher Ag Mohamed El Mehdi Al Ansari que l’on disait pourtant très proche d’Iyad Ag Ghali, a officialisé son départ du MNLA au profit du Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad (MPSA); un mouvement farouchement opposé au MNLA et au sein duquel milite le GATIA d’El Hadj Gamou ainsi que la branche dissidente du MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad) également proche de Bamako.
Le MNLA n’est pas à sa première défection d’envergure en son sein. D’ailleurs l’actuel secrétaire général du MPSA, Boubacar Ould Taleb, a lui aussi quitté le groupe séparatiste (MNLA) pour prendre la tête du MPSA. Tous deux, (Boubacar Ould Taleb et Mohamed Attaher Ag Mohamed El Mehdi Al Ansari) dénoncent l’intransigeance du MNLA et approuvent le caractère «rassembleur du MPSA».
Rappelons que ce Groupe (le MPSA) est un mouvement signataire de la Plateforme du 14 juin d’Alger ayant banni le radicalisme et affiché l’appartenance de ses membres au Mali.
Signalons par ailleurs que le nouvel adhérent, Mohamed Attaher Ag Mohamed El Mehdi Al Ansari, non moins, membre fondateur et ex-responsable de la cellule MNLA en Mauritanie, fait aussi figure de secrétaire général de la société civile de l’Azawad de Nouakchott. Une grosse perte pour le MNLA.
Iyad Ag Ghali désormais seul et recherché
Considéré comme le principal point de blocage des négociations d’Alger, le chef d’Ansar Eddine, est désormais honni par toutes les parties ou presque. Et il est recherché depuis maintenant deux ans, par l’Oncle SAM –USA- lequel a d’ailleurs mis sa tête à prix pour ses liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et désormais par la France pour sa présumée implication dans l’enlèvement d’otages français. Le narcotrafiquant et «marchand d’otages» Mohamed Ag Waddoussène était sous ses ailes. Et c’est bien lui qui a contribué à la libération de celui-ci en contrepartie des derniers otages français.
Par ailleurs, on le disait proche de Mohamed Attaher Ag Mohamed El Mehdi Al Ansari, le fils aîné de feu Attaher. Ce dernier aussi vient de le lâcher.
C’est bien lui qui tenait tout Kidal en otage et est même fortement soupçonné d’être le commanditaire d’actes d’assassinat ayant pour but d’intimider et de dissuader toute tendance favorable à Bamako. En clair, il serait l’initiateur d’un escadron de la mort au Nord et de la tentative d’assassinat du Général Ould Mehdou à Bamako au mois de janvier dernier à Bamako.
Aussi, il a plusieurs fois saboté les pourparlers de paix d’Alger en menaçant régulièrement les délégués touaregs de représailles s’ils signaient un accord favorable à Bamako. Signalons à raison que ce sont ses alliés Alghabass Ag Intalla et Cheikh Ag Aoussa, désormais à la tête du HCUA l’aile dure de la rébellion, qui sont actuellement présents à Alger dans le cadre du 5ème round des pourparlers.
Mais Iyad Ag Ghali est désormais très loin du moins, à en croire des sources françaises. Aux dernières nouvelles, il a en effet été aperçu en Libye, pays sous la menace de l’Etat Islamique (E.I). En clair, il est également soupçonné de préparer le terrain à ce groupe terroriste dans le Sahel et d’avoir des liens avec Boko Haram lequel regorge de touaregs combattants issus de ses rangs. Bref, l’Homme n’est plus fréquentable.
Le GATIA ou FAMA bis ?
Tabankort, Intillit, Tessit, Bamba… Le groupe d’auto-défense dirigé par le Général Gamou a désormais décidé de traquer les séparatistes partout où ils se terrent. Et il (le GATIA) est, jusqu’à ce jour parvenu à ses fins. Son objectif final reste la libération totale de Kidal. Et aux dires de ses combattants, ceci n’est désormais qu’une question de jours.
Officiellement, le groupe est composé de milices d’auto-défense de la tribu des Imghad, le groupe touareg le plus important quantitativement; et des Arabes du MAA également dissidents du MNLA, tous non séparatistes. Ils viennent d’être rejoints par les Ifoghas à travers la défection de Mohamed Attaher Ag Mohamed El Mehdi Al Ansari, issu d’une, voire de la tribu touareg la plus influente. Autant dire, soit dit en passant, que le rapport des forces en présence a désormais évolué. Et la peur a changé de camp.
Mais et les FAMA dans tout cela? Disons-le franchement: une entité à l’image du GATIA ne peut qu’avoir le soutien de l’Armée Malienne sur le terrain, quoique disent les politiques à Bamako. D’ailleurs le chef du groupe ne reste-t-il pas une Général de cette Armée ? Rappelons que c’est cet officier, alors Colonel-Major, en 2012 a sauvé des militaires maliens en les conduisant au Niger voisin d’où ils ont regagné Bamako. Dans le souci de protéger ses compatriotes, il a alors prétexté rejoindre le groupe d’Iyad Aghali avant de les débiner. A la guerre comme à la guerre !
En somme, les politiques ont beau démentir, les FAMA restent engagés aux côtés de cet officier à l’endroit duquel ils ont un devoir de mémoire.
Aussi, il y a ces volontaires (ou officiellement déserteurs des FAMA), qui ont délibérément choisi leur camp. Enfin, il y a cette réalité du terrain qui en impose aux combattants tous bords. Bref, le GATIA, c’est aussi l’Armée Malienne ! On le sait : c’est la guerre qui impose ses propres règles. Des «intégrés », recrutés et formés par l’ Armée Malienne ainsi que des combattants étrangers n’ont-il pas rejoint le MNLA sous le silence complice de tous ? L’on ne saurait alors blâmer l’Armée malienne de composer avec le GATIA avec lequel elle a bien de choses en commun. En clair, tout malien est désormais GATIA.
B.S. Diarra
Source: La Sentinelle