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Le chef du MAA dissident, Ali Idriss Hamaha, quitte les séparatistes pour rejoindre les unionistes : « J’ai quitté les mouvements de l’Azawad parce que je ne me reconnais plus dans leur combat. Je ne suis pas de ceux qui massacrent les populations »
Publié le vendredi 20 fevrier 2015  |  L’Indépendant




C'est une véritable saignée que la coordination des mouvements de l'Azawad vient de subir avec le départ d'un de leurs alliés le plus efficace dans leur projet de reconquête des villes du nord.C’est une véritable saignée que la coordination des mouvements de l’Azawad vient de subir avec le départ d’un de leurs alliés le plus efficace dans leur projet de reconquête des villes du nord.

Le chef du mouvement arabe de l’Azawad (MAA), Ali Idriss Hamaha, ex-officier de l’unité des forces spéciales de la Libye, compagnon d’armes des généraux Ould Meydou et Aladji Gamou dans l’armée de Mouammar Kadaffi, a claqué la porte des mouvements séparatistes. Dans un entretien qu’il nous a accordé, hier jeudi, au moment où il s’apprêtait à se rendre à Alger pour les pourparlers inclusifs inter-Maliens, il a dénoncé » les attaques barbares et cruelles » de ses ex-alliés séparatistes contre les populations civiles et déclaré désormais inscrire ses actions dans un Etat unitaire. » Nous avons pris les armes pour défendre un droit légitime, mais il se trouve que nous sommes à côté de la planque, autant nous ressaisir et être avec le peuple » a-t-il déclaré.

Après le départ d’un des chefs militaires du MNLA et du HCUA, le colonel Hassane Ag Mehdi dit Jimmy « le rebelle » courant janvier 2015, c’est au tour d’un autre chef de guerre des mouvements séparatistes de prendre ses distances en dénonçant, au passage, les méthodes abominables de ses ex-compagnons.

Compte tenu de son rôle et du poids de son mouvement dans le dispositif des séparatistes, son départ va certainement sonner le glas et la débandade chez ces derniers, notamment en termes de stratégie militaire. Bien qu’il soit le chef du MAA dissident, Ali Idriss Hamaha faisait partie des dix officiers supérieurs qui forment l’état-major de la coordination des mouvements de l’Azawad. Il était le chef de sécurité et de renseignement militaires de ladite coordination.

Ali Idriss Hamaha a été très tôt formé au maniement des armes à feu et à la guérilla qu’il dit avoir appris dans la Libye de Mouammar Kadhafi à partir des années 1980.

Dans l’unité des forces spéciales de la Libye et à la solde de l’ex-guide libyen comme tant d’autres de ses frères maliens (arabes et touareg) il a combattu au Tchad, au Soudan et ailleurs en Afrique et au Moyen-Orient. Entre 1989 et 1990, il rentre au Mali et participe à la rébellion armée de la même époque. Après la flamme de la paix en 1996 « je suis parti en France. Je suis Français d’origine malienne. Et, pendant les événements de 2012, j’étais le porte-parole du mouvement arabe de l’Azawad pour la France avant de devenir le chef de ce mouvement » a-t-il précisé.

Idriss Ali Hamaha tient à informer l’opinion publique et la communauté internationale de sa décision de » de rompre définitivement tous ses liens et coopération militaire avec la coordination des mouvements séparatistes. Le groupe MAA s’inscrit sans réserve avec le soutien des communautés arabes de la région de Tombouctou, Gao et Kidal dans le processus d’Alger à côté de la plateforme du 14 juin 2014 pour des droits légitimes dans une nation unie et prospère « . En outre, il a exhorté tous ses frères d’armes de Tombouctou, Gao et Kidal à s’inscrire dans le processus d’Alger pour une paix durable.

» Notre objectif c’est de défendre les droits légitimes de nos populations et non d’exploiter leur misère et nous servir d’elles. Les opérations militaires lancées contre des civils à Tabankort comme ailleurs au nord m’ont choqué. Ces actes étaient de trop et il fallait soit arrêter soit choisir son camp. C’est ce que j’ai fait. Je me suis joint à la plateforme des mouvements d’autodéfense qui défendent l’unité nationale et le peuple malien contre des atrocités. Je crois avoir fait le bon choix. En partant, beaucoup de mes éléments qui partagent mes convictions pour la justice m’ont suivi. J’avais rompu avec la rébellion. Je ne suis rentré qu’à partir de 2012 quand il y a eu l’occupation pour défendre ma communauté. Actuellement, je veux suivre mon peuple qui a choisi la voie de la raison et de la paix. Aussi l’actuelle équipe dirigeante veut bien faire les choses, aidons là en lui facilitant sa volonté de réconcilier tous » a indiqué Idriss Ali Hamma.

Abdoulaye DIARRA

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