Le sentiment d’espoir qui a suivi la signature de la "déclaration des parties au processus d’Alger" s’estompe t-il déjà? C’est du moins l’impression qui se dégage de la situation globale du Nord Mali où la signature du cessez-le-feu jeudi dernier n’a pas fait taire les armes. Malheureusement.
Le sentiment d’espoir qui a suivi la signature de la « déclaration des parties au processus d’Alger » s’estompe t-il déjà? C’est du moins l’impression qui se dégage de la situation globale du Nord Mali où la signature du cessez-le-feu jeudi dernier n’a pas fait taire les armes. Malheureusement.
Certes il faudrait du temps pour “calmer” les ardeurs et, comme l’a affirmé le Ministre algérien des Affaires Étrangères, Ramtane Lamamra, pour “permettre aux dirigeants de transmettre les instructions aux unités déployées sur le terrain et s’assurer que la seule voie à suivre pour la restauration de la paix et de la sécurité est celle qui passe par le respect de cet accord« . Mais la logique de la “position de force” continue de prédominer dans l’attitude et les approches de la Coordination de mouvements armés (Mnla-Hcua-Maa) autour de la table de négociation.
En effet, à peine la pause du week-end achevé dans les négociations à Alger, le Mnla et ses alliés ont officiellement produit un document qui circulait ces derniers jours et qui fait beaucoup de bruit. Dans ledit document, la Coordination des mouvements armés (Mnla-Hcua-Maa) remet au centre des débats la question du fédéralisme et de l’autonomie des régions du Nord. Cette proposition a déjà été rejetée par le Gouvernement du Mali, qui la considère comme une ligne rouge à ne pas franchir.
Dans ledit document, la Coordination des mouvements armés exprime son “attachement” au terme “Azawad” en tant qu’entité géographique, et propose Mopti comme sa capitale. Le mode de gouvernance défendu par la coordination repose en clair sur le fédéralisme. Une option qui n’en est pas à sa première discussion et qui a été toujours rejetée par la délégation de Bamako.
La contre-proposition du Gouvernement malien est la décentralisation, avec la possibilité de choisir les gouverneurs par la voie des urnes.
Le document est donc la réponse de la Coordination au texte de pré-accord auquel les parties en conflit ont déjà apporté leurs réserves et amendements. Le médiateur qui a officiellement reçu le document, n’a pas encore réagi. La synthèse et l’analyse des différents amendements sont en cours.
Après la cérémonie de signature du document appelé “engagement d’Alger”, les observateurs s’étaient réjouis de “l’évolution” du processus et affirmaient qu’une avancée importante est désormais faite. Mais avec le brûlot que le Mnla et ses alliés viennent de produire, les avis vont changer. Déjà, des observateurs n’ont pas hésité à projeter qu’“avec l’apparition de la question du fédéralisme au centre des débats, le risque d’un nouveau blocage est réel”. À croire que “les groupes armés de la coordination n’ont pas évolué vers un compromis de sortie de crise”. Et qu’ils se complaisent dans leur jeu favori: la malice.
Baba SANGARÉ