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Trois questions au président de la CDS, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise : «Nous sommes aux côtés du président Ibrahim Boubacar Keïta»
Publié le mercredi 25 fevrier 2015  |  Le Reporter Heddomadaire




La décentralisation, les enjeux des futures élections communales et régionales, la question de la réconciliation et de la paix étaient au menu de la conférence des cadres de la Convention démocratique sociale (Cds- Mogotiguiya). Cette conférence, qui s’est déroulée à la Bibliothèque nationale de Bamako le dimanche 22 février 2015, a été marquée par une seule intervention : celle du président du parti, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise. Il a réaffirmé le soutien de sa formation politique au président IBK. Nous avons profité de l’occasion pour lui poser trois questions.

Le Reporter : Dans quel cadre se situe cette rencontre avec les responsables de votre parti ?

Blaise Sangaré : Cette conférence des cadres s’inscrit en droite ligne des activités ordinaires de la Cds-Mogotiguiya parce qu’entre deux congrès, le parti organise des sessions de conférence des cadres pour donner des informations sur la vie de la Nation, en général et du parti, en particulier. Il s’agissait pour nous de nous pencher sur les perspectives à fixer pour les prochaines élections (communales et régionales). Pour ce faire, nous avons réuni l’ensemble des représentants des sections en vue d’échanger avec eux et de recueillir les attentes qu’ils ont pu collecter de la base afin d’en faire des outils de travail.



Vous avez dit dans votre intervention que les défis sont nombreux. Quel est votre engagement pour les relever ?

Notre engagement est avant tout et fondamentalement politique. Il s’agit d’abord de réaffirmer que nous sommes bel et bien aux côtés du président Ibrahim Boubacar Keïta. Il faut casser cette image négative qu’on a des hommes politiques, selon laquelle si on est avec le président de la République, c’est pour des postes de responsabilité ou pour «un partage de gâteau». En réalité, il s’agit d’une implication profonde afin qu’à l’heure du bilan, on sache que c’est un tout qui a travaillé et qu’on réponde quoi qu’il advienne. C’est cet engagement que nous prenons, tout en donnant des informations à nos cadres et à notre base.

Aujourd’hui, nos populations ont besoin d’être bien informées. Le rôle d’un homme politique, d’un cadre politique, c’est de porter des messages, des missions, de les distribuer, les diffuser et les expliquer afin que les populations y adhèrent et comprennent. Il faut éviter le clivage entre le sommet et la base. Aujourd’hui, il y a de fortes angoisses que l’on exprime à propos de ce qui se passe au Nord de notre pays ; et nous sommes là pour outiller nos cadres afin qu’ils puissent descendre à la base et expliquer ce qui se passe réellement, parce que nous avons des approches de solutions. Et la première approche de solution, c’est que nous ne comptons pas du tout négocier une parcelle de notre pays. Mais qu’il faut arriver à des points de jonction dans les négociations afin que toutes les parties prenantes se sentent en harmonie les unes avec les autres.

Qu’on vive dans un Mali en paix, un Mali uni et un Mali fort ! On ne peut plus continuer dans la gestion jacobine de l’Etat. Les cadres de ce pays doivent pouvoir expliquer aux populations que la décentralisation est incontournable. Et celle-ci, si elle est bien expliquée, bien comprise, est la mère de toutes les solutions. Pour juguler la crise profonde que nous vivons aujourd’hui, c’est autour de la compréhension de la décentralisation, des objectifs profonds des élections à venir. Et c’est pour cette raison que nous avons convoqué la réunion de ce matin qui, au-delà de son caractère statutaire, est aussi une réunion de formation, d’information et d’explications des enjeux qui nous attendent pour remettre ce pays sur de bons rails.



Vous parlez d’élections régionales et communales, est-ce possible avec la situation qu’on connaît dans les régions nord du pays ?

C’est une opinion avec laquelle nous travaillons aussi. Comme je l’ai dit, les élections ne se préparent pas matériellement seulement, mais dans l’esprit et en fonction des résultats obtenus progressivement. Les autorités publiques vont devoir annoncer la conduite à tenir. Et c’est à cette conduite que nous allons aussi nous en tenir. Et alors, nous allons expliquer progressivement pourquoi il y aura élections ou pourquoi il n’y aura pas d’élections. Mais le cap est déjà fixé et je crois que les partis politiques doivent travailler en fonction de ce cap ou se réadapter en fonction d’une nouvelle modulation qui pourrait intervenir. Tout cela procède de la gestion publique et les partis politiques doivent conforter les décisions prises au niveau national.



Kassim TRAORE
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