Le Carrefour des Jeunes de Bamako a servi de cadre à la restitution de la première activité la plateforme qui a été créée suite aux évènements de Gao les 26, 27, et 28 janvier dernier. Occasion saisie également par la plate-forme pour jeter un regard sur la 5ème phase des pourparlers d’Alger. En marge de cette rencontre, nous avons échangé avec M. Amadou Koïta, président du Parti Socialiste Ps-Yelen kura, et non moins cadre influent de l’opposition malienne.
Nouvel Horizon : M. le Président, peut-on connaître les raisons de cette rencontre?
Amadou Koïta : Ce qui nous uni, c’est le Mali ; et ce que nous partageons tous, c’est l’unité, l’intégrité du Mali, la souveraineté du Mali et l’indépendance du Mali. Voilà pourquoi les camarades jeunes m’ont fait appel, et je n’ai pas hésité une seule minute pour répondre à cet appel. Cet appel du Mali, appel sous le drapeau malien, c’est pourquoi je suis là. Nous sommes en train de parler que du Mali. Et pour le Mali, aucun sacrifice n’est et ne sera jamais de trop.
Nouvel Horizon : Que peut-on retenir de cette rencontre?
Amadou Koïta : Cette rencontre, comme disait le premier président du Mali, Modibo Kéita que je cite : "Jeunes du Mali ce pays ne sera que ce que vous voulez qu’il soit. Quand la jeunesse décide de prendre conscience, quand la jeunesse décide de s’impliquer, quand la jeunesse décide de comprendre avant d’admettre, je crois que c’est une jeunesse qui peut aller loin. Et les jeunes leaders qui n’ont que l’amour de ce pays et qui ont une conscience pour ce pays et qui ont un esprit élevé à se battre pour ce Mali". Comme vous le savez, le Mali est à Alger pour les pourparlers inclusifs inter-maliens devant aboutir à un accord de paix. Et comme vous le savez, nous avons reçu un document qui s’intitule "projet d’accord de la résolution de la crise malienne". Nous ne rejetons pas le projet en bloc, mais il y a certaines parties dont nous n’estimons pas conforme avec l’idéal que nous voulons pour notre pays, notamment la partie institutionnelle et politique où on suggère dans le document la création des régions intégrées qui peuvent se choisir des noms qu’elles souhaitent. Nous pensons plutôt que c’est pour permettre à des régions comme Tombouctou, Gao et Kidal de déclarer demain l’indépendance, pas au nom des populations de ces régions, mais au nom de ceux qui ont pris les armes contre le Mali. Dans cette question de politique institutionnelle, quand on demande de réserver un quota dans les postes de souveraineté, je pense que quelque part c’est mal parti pour le Mali. Nous sommes un pays divers qui a toujours su exploiter cette diversité à travers la complémentarité. Quand on met dans un document que pour le recrutement, il faut 50% de quota aux régions du nord, je pense que quelque part c’est de violer la constitution malienne, qui dit en son article 2: "les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en loi et devoir".
Nouvel Horizon: Quel regard portez-vous sur ces négociations, est-ce que vous avez espoir qu'on va aboutir un accord de paix?
Amadou Koïta : J’ai toujours l’espoir, je suis toujours un homme optimiste. Un optimiste c’est quelqu’un qui voit dans une situation de difficulté une opportunité. Nous avons une opportunité de signer un accord de paix définitif parce que nous avons la chance d’être accompagnés par l’ensemble de la communauté internationale. Nous sommes persuadés que la partie gouvernementale qui représente le Mali tiendra compte des recommandations et observations que l’ensemble des forces vives de la nation ont signalé. Et nous osons espérer que les groupes armés tiendront compte que l’aventure qu’ils ont entreprise est une aventure ambiguë qui ne leur mènera nulle part. Donc nous osons espérer qu’on aura une paix, pas au nom du Mali, mais une paix pour le Mali. Une paix pour le Mali qui tiendra compte de l’unité du Mali, des intérêts supérieurs du peuple malien qui n’aspire qu’à la paix, à l’unité, et à la sécurité.
Propos recueillis par Alpha C. SOW
Source: NOUVEL HORIZON