Si rien ne permet, pour le moment, de prédire l’échec des pourparlers inclusifs inter-maliens (reste à savoir si cette appellation est encore appropriée au regard des élucubrations du Mnla, Hcua…) d’Alger, l’heure serait-elle venue que l’on commence à envisager sérieusement l’option de la guerre comme ultime solution à la situation de Kidal ? Question légitime au vu de l’activisme belliqueux parallèlement mené, à contre courant de ce qui a jusqu’ici été fait, par le Mnla, Hxua et Maa.
Ces mouvements qui sont un condensé de terroristes, de narcotrafiquants, d’apatrides et de criminels complaisamment appelés à la table de négociation sous le vocable « Coordination des Mouvements de l’Azawad« . Un parjure déjà aux antipodes du vouloir vivre ensemble des Maliens maintes fois affirmé et réaffirmé, et un sauf-conduit aux mains des caciques du séparatisme pour continuer à légitimer et à jaser autour d’un supposé « Azawad« . Qui sait si ce n’est pas pour cela qu’ils prennent de court tout le monde pour faire monter les enchères, revoyant leur prétention « Azawadienne » à la hausse au point de vouloir Mopti comme capitale de leur supposé État ?
A la lumière de tels constats, il apparaît clairement que de la même façon dont l’État malien s’est efforcé d’être exempt de tout reproche depuis la signature du cessez-le-feu du 23 mai 2014, de cette même façon le Président IBK et son Gouvernement, eux qui sont légitimement dotés du pouvoir de décider, de parler et d’agir pour les Maliens, doivent être sans reproche en cas de recours à l’ultime solution. Celle de la voix des armes, pour la conquête et la défense de l’intégrité territoriale du Mali, notamment à Kidal.
Incontestablement, la situation de Kidal inquiète aujourd’hui, compte-tenu du flou artistique qui l’entoure. En effet, on ne sait plus vraiment pour qui est qui dans cette localité, tant l’État malien s’y trouve « otage sur propre territoire« . Cette situation doit changer, et c’est à nous Maliens de la changer. Pas autrement !
Tenez : le nouvel Amenokal de Kidal, Mohamed Ag Intallah, que l’on croyait être partisan du Mali, tient désormais des discours belliqueux, malgré son statut de député élu à l’Assemblée Nationale du Mali sous la bannière du parti présidentiel. Pis, il vient de nous faire un très joli pied de nez en déclarant qu’il n’est plus Maliens. Les responsables de Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma), eux, viennent de remettre tout en cause en exhibant de nouveau la carte du fédéralisme. Où allons-nous ainsi ? À quelle sauce tente-t-on de nous manger, nous Maliens, à Alger ? N’ayons plus peur de poser le problème tel qu’il se présente : y aurait-il des complicités au-dessus de nos têtes pour favoriser les rebelles ? Sinon pourquoi un tel entêtement de leur part à vouloir imposer un État fédéral à un pays souverain ? Assurément la position de force que les rebelles croient avoir sur le terrain ne suffit pas à leur donner la conviction que leur forcing va payer.
Assane SY DOLO
Source: Soir de Bamako