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Face aux tergiversations du Mnla et ses alliés : Le Gatia prêt pour la solution militaire
Publié le jeudi 26 fevrier 2015  |  Le Soir de Bamako




Certains problèmes que l’on croyait déjà résolus depuis la troisième phase des pourparlers d’Alger, à savoir les questions de fédéralisme ou d’autonomie pour les régions du Nord, ont refait surface au cours de ce cinquième round que d’aucuns voyaient comme le dernier

En effet, le lundi 23 février courant, pendant que la commission de médiation s’affairait dans l’élaboration du document de synthèse, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) a annoncé qu’elle continuera à défendre l’option fédérale ou l’autonomie des régions du Nord. Selon elle, au cas où le document de synthèse qui sortira des travaux de la commission de médiation ne consacre pas le fédéralisme ou l’autonomie pour les régions du Nord, il sera purement et simplement rejeté par la coalition des groupes rebelles.

Si la délégation gouvernementale malienne est restée sans réagir à cette volte-face du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla) et ses alliés, du côté des représentants de la plate-forme des groupes d’autodéfense, la réaction ne s’est pas fait attendre. Ils ont fait part de leur indignation face à cette mauvaise foi de leurs adversaires. Il faut dire qu’à prime abord, les représentants des groupes d’autodéfence sont voulu se garder de tout propos ou acte inconvenant, car ils disent fonder un espoir sur le document de synthèse que doit élaborer la commission de médiation. C’est justement dans l’attente de ce document de synthèse que le mercure est monté d’un cran dans les propos entre les « séparatistes » et les « unionistes » au point d’exacerber la colère de ces derniers, qui n’ont pas manqué de manifester leur impatience à voir les pourparlers aboutir à une résolution pacifique de cette crise qui n’a fait que trop durer.

Ils estiment que l’attente a été trop longue, et ils préviennent qu’ils ne passeront pas toute leur vie à attendre. Ce qui amènera un des leurs à dire que « c’est pourquoi nous disons aux groupes armés (groupes séparatistes : Ndlr) que c’est la dernière chance. A défaut d’un accord, nous considérerons que les temps des négociations sont écoulés et nos forces vont déclencher les hostilités immédiatement sur le terrain ». Ces propos qui ont tout l’air d’un ultimatum, concernent tant bien les groupes rebelles, que la médiation algérienne. La Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) doit percevoir ces propos comme une mise en garde qui vaut tout son pesant d’or.

En effet, compte tenu de la configuration actuelle de l’occupation du terrain par les troupes belligérantes, l’avantage est du côté du Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (Gatia) qui est parvenu à s’implanter dans la plupart des localités stratégiques de la zone. Si jusqu’alors le Gatia ne contrôlait que Tabankort et ses bourgades environnantes dans la région de Gao, force est de reconnaître aujourd’hui qu’il a pleinement réussi à conquérir d’autres localités jusque dan la région de Kidal qui est censée être le fief des groupes rebelles.

En effet le mardi 24 février courant, les localités d’Ersan, de Tafliste et d’Intafouk (dans la région de Kidal) ont été occupées par le Gatia après les violents affrontements qui l’ont opposé aux forces de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma). Ainsi on serait tenté de dire que petit à petit, mais de façon résolue, les combattants de la plate-forme des groupes d’autodéfense occupent progressivement le terrain en chassant les troupes rebelles. Et cela leur réussit de très belle manière.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) est bien consciente de la puissance de feu du Gatia. A-t-elle alors intérêt à faire en sorte que les hostilités continuent ? Bien sûr que non. A moins qu’elle ne compte bénéficier du soutien d’une autre force qui viendrait lui éviter toute capitulation. Même cette éventualité semble être envisagée par les hommes de la plate-forme d’autodéfense si l’on s’en tient à leurs propos. « Nous nous sommes préparés à toutes les éventualités avant de venir à Alger », a dit un responsable d’entre eux.

En tout cas, si les autorités maliennes et la commission de médiation veulent user de la diplomatie pour résoudre la crise malienne, les groupes d’autodéfense qui se disent les plus concernés, ne l’entendent plus de cette oreille. Pour eux, ce cinquième round des pourparlers doit être le dernier. C’est le sens de leur ultimatum à travers lequel ils comptent amener les rebelles à plus de respect vis-à-vis de leur mouvement.

D’autre part, l’avertissement lancé par la plate-forme des groupes d’autodéfense concerne aussi la commission de médiations. En effet, c’est une façon d’inviter les médiateurs à accélérer un peu plus leur travail d’élaboration du document de synthèse et aussi d’user de beaucoup de tact pour ne pas laisser paraitre des zones d’ombre qui pénaliseraient l’État malien, et par ricochet les innocentes populations du nord. En cas de non satisfaction, le Gatia prévient qu’il est prêt à opter pour la solution militaire qui, selon lui, est la seule voie possible qui resterait.

Mamadou GABA


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