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Art et Culture

Mamadou Dembélé dit Dabara : » Je n’ai pas de fétiche, je ne sais que chanter
Publié le samedi 28 fevrier 2015  |  Bamako Hebdo




Ce sont les propos tenus par Mamadou Dembélé dit Badara apportant ainsi un démenti à ceux qui l'accusent de détenir de fétiches des mains d'Abdoulaye Diabaté. Selon lui, ce dernier n'est que son père spirituel et une personne de bonne volonté qui lui a donné un coup de pouce dans sa carrière.

Bamako Hebdo : Voulez-vous présenter à nos lecteurs?

Mamadou Dembelé dit Dabara : Je m’appelle Mamadou Dembélé, plus connu sous le nom de Dabara. J’ai commencé à chanter dès mon plus jeune âge. C’est à travers l’émission Case Sanga que je me suis fait un nom, même à l’étranger.

Qu’est-ce qui explique votre présence au festival Bélènitougou?

Je suis de Somasso. Comme je vous le disais tantôt, c’est grâce à Case Sanga que je suis devenu Dabara. Et Marakatié Daou, aujourd’hui président de l’Association pour le Développement de Somasso, a été à la base de mon inscription à cette émission. Quand ce dernier organise un festival dans son village, je n’ai pas besoin d’invitation, je ne fais que me rendre chez moi.

Que pensez-vous de la première édition du Festival Bèlènitougou ?

Ce festival a été une réussite totale. Nous avons reçu un accueil chaleureux et le public était au rendez-vous. Dans les années à venir, l’organisation doit essayer juste de revoir la scène. On va passer de la scène de tradition qu’on voit dans les spectacles en milieu rural à une scène plus moderne. De loin, le public pourra voir le spectacle.

On entend dire beaucoup de choses sur l’ascension fulgurante de Dabara. Certains affirment même qu’Abdoulaye Diabaté lui a donné un fétiche. Vrai ou faux?

[Rire]. Quand on est aidé par des personnes de bonne volonté, comme Marakatié Daou, on ne peut que réussir dans la vie. Avec la bénédiction de mes maîtres comme Abdoulaye Diabaté et Molibaly, les gens pensent que vous avez autre chose. Je ne connais rien. Je n’ai pas de fétiche, je ne sais que chanter.

Que faites-vous pour le développement et la reconnaissance du balafon à l’échelle nationale et internationale?

Dans le cadre du développement du balafon, j’ai créé l’association des Balafons. Ainsi, l’année dernière, nous avons organisé la première édition de la Nuit du Balafon sur les berges du fleuve Djoliba au palais de la culture. Nous sommes en train de préparer la deuxième édition. Avec ces évènements, j’essaie de faire en sorte que le balafon ne soit pas seulement vu comme un instrument du village. Et que dans les boites de nuit, on joue et danse au rythme du balafon.

Vous avez chanté une chanson dénommée » Somasso ». En quel honneur ? Et quel message souhaitez-vous lancer à travers ce morceau?

C’est grâce à mon père que j’ai créé cette chanson. C’est lui qui m’a expliqué un peu l’historique de ce village et c’est comme ça que j’ai fait la chanson. Je parle des activités qu’on trouve ici, tels que la chasse, l’agriculture, l’élevage et le métier de forgeron. Je dis aussi dans la chanson qu’à Somasso, on trouve les Bambaras, les Miankas, les forgerons…

Avez-vous des élèves -chanteurs ? Prévoyez-vous une tournée dans les jours à venir?

Oui, j’ai des élèves. Ils sont environ 12 qui apprennent avec moi le balafon. Six d’entre eux vivent même avec moi.

Avez-vous envisagé de faire un album ? Si oui, avec combien de titres ?

J’ai déjà un album. Le titre est » Bamako « . Il n’est pas encore disponible sur le marché, mais l’enregistrement est terminé. Il comporte 12 titres et, dans un mois environ, les fans pourront l’acheter sur le marché.

Votre dernier mot ?

Je remercie les organisateurs de ce festival et les festivaliers venus de très loin pour donner à l’évènement un ton particulier. Je vous remercie de m’avoir tendu votre micro.

Entretien

réalisé par Falé COULIBALY
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