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Affrontements entre Maliens et Guinéens autour de la découverte d’une nouvelle mine artisanale : 45 blessés et plusieurs morts, selon nos sources
Publié le lundi 2 mars 2015  |  Le 22 Septembre
L`orpaillage
© Autre presse par DR
L`orpaillage




Erratum: Ce texte est paru dans notre dernière édition dans une version non éditée. Nous nous en excusons auprès de nos lecteurs et le republions pour une meilleure compréhension.

Rien ne va plus entre les Maliens de Sanafara, situé dans le cercle de Kangaba, commune de Douga, et les Guinéens de Kanté Baladougou, situé le long de la frontière entre les deux pays. De quoi s’agit-il?

Selon plusieurs témoins, qui nous ont joints par téléphone, depuis plusieurs jours une vive tension s’est installée entre les deux communautés: Malinké du côté malien et Kanté du côté guinéen. Cette pression, nous a-t-on dit, est consécutive à la découverte d’une nouvelle mine dans la zone, il y a moins de deux mois. Les Maliens ont été les premiers à occuper ce gisement, très riche.

Quelques jours après, les Guinéens ont tenté de s’accaparer de ce réservoir d’or, arguant qu’il faisait partie de leur territoire. Les Maliens ont réfuté cette thèse et ont poursuivi leur extraction «illégale» d’or, par la méthode artisanale qu’est l’orpaillage.

Cependant, les populations de Sanafara, voyant l’affrontement venir, ont saisi les autorités administratives et communales de Kangaba, lesquelles ont informé leurs supérieurs hiérarchiques de Koulikoro. C’est ainsi que, le mardi 24 février, le Commandant de Brigade de Kangaba, le Préfet de la localité et le Sous-préfet de Douga leur ont rendu visite.

La conclusion des échanges a abouti à la sécurisation de la mine et à la poursuite du travail des orpailleurs. Des gendarmes ont été postés sur place. Vingt-quatre heures après, le mercredi 25 février, une horde de chasseurs, les «Donso», appuyée, semble-t-il, par des militaires, a quitté le village voisin de Kanté Baladougou, en terre guinéenne, pour chasser les Maliens de la mine manu-militari, tirant sur les uns et les autres dans un désordre indescriptible.

Ce fut le sauve qui peut, la débandade. Chacun se «cherchait», à commencer par les Pandores, qui ont pris la poudre d’escampette. Résultat: des morts et des blessés, dont le nombre reste encore à déterminer.

Nous avons pu joindre le Dr Diarra, du village malien de Tombola, dans la commune de Gnouga, qui abrite le Centre de santé le plus proche du lieu des incidents. «Je suis au niveau du CSRéf. L’ambulance fait des va et vient et actuellement j’ai sur place en traitement 4 blessés très graves.

Mes éléments me parlent d’une trentaine de blessés, mais, j’ai des difficultés d’accès à l’autre rive, où, semble-t-il, il y en aurait beaucoup d’autres. Ce sont des informations que je ne peux pas confirmées en ce moment, parce que les intéressés ne sont arrivés pas à mon niveau. Nous sommes là et nous prenons en charge les victimes au fur et à mesure qu’on nous les achemine. Nous allons faire de notre mieux», nous a expliqué le Dr Diarra.

Avant de préciser: «je ne peux pas pour l’instant confirmer des morts, parce qu’aucun corps n’est encore arrivé dans mon service. Je reçois des coups de fil pour annoncer des décès, mais, en pareille circonstance, il faut attendre et ne pas se précipiter pour confirmer ce que l’on n’a pas vu. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu des affrontements et des blessés».

Des sources proches des victimes parlent de 45 blessés et de plusieurs morts. A suivre.

Chahana Takiou
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