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Comment le projet d’accord de paix est-il perçu sur le terrain?
Publié le lundi 2 mars 2015  |  RFI
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© aBamako.com par as
Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a rencontré hier au CICB les représentants des populations de la région de Kidal pour un échange sur le document intitulé « Eléments pour un accord de paix et de réconciliation nationale"




Ce n'est pas encore la paix dans le nord du Mali, mais c'est une nouvelle étape. Dimanche, le gouvernement malien et les groupes armés favorables à Bamako ont accepté de parapher le texte d'accord proposé par la médiation. La Coordination des mouvements de l'Azawad, qui regroupe plusieurs mouvements armés, demandent néanmoins un délai supplémentaire pour consulter sa base. La nouvelle étape qui s'engage partage les populations.

Devant des membres de la classe politique et des représentants de la société civile, le Premier ministre malien a expliqué pourquoi le gouvernement a décidé de parapher le projet d'accord proposé par la médiation. Modibo Keïta : « Nous n'avons pas adhéré à des compromissions mais à des compromis de nature à sauver l'essentiel. »

Autre réaction au projet d'accord, celle des habitants de Bamako. Dans l'ensemble, ils considèrent que c'est un bon document, puisqu'il rejette l'idée de partition du pays, mais aussi parce qu'ils sont fatigués d'une situation de conflit qui a trop duré. Selon eux, il fallait accepter cette proposition d'accord de paix pour aller de l'avant.

« Moi, à mon avis, le gouvernement a bien fait, parce que ce problème a trop perduré. Il y a un blocage au niveau de l’économie et de la sécurité. Il faut régler ça, d’autant plus que le gouvernement a fait un effort. Je pense qu’au niveau des rebelles, eux aussi doivent faire un effort », insiste cet habitant de Bamako. « Oui, il fallait bien le signer pour sortir de la crise. Si cette signature peut nous permettre de sortir de la crise tant mieux », explique cet autre. « Tout ce qui nous intéresse ici, c’est la paix. Si le texte, le contenu permettent la paix, ça nous arrange. »
Kidal contre l'accord
Mais à Bamako, d'autres restent prudents. C'est une chose d'obtenir la paix sur le papier. C'en est une autre d'obtenir la paix sur le terrain. A Kidal, fief des groupes rebelles, on réagit d'ailleurs tout autrement. Le texte proposé par la médiation consacre l'unité du Mali et la souveraineté de l'Etat sur l'ensemble du territoire. Pas question de fédéralisme, ni d'autonomie.

Ce dimanche, plusieurs centaines de manifestants ont donc à nouveau défilé pour exprimer leur hostilité à un texte qui, selon des témoignages recueillis au téléphone, ne tient pas compte de leurs aspirations. Les manifestants ont demandé aux groupes rebelles de ne pas accepter cette proposition d'accord.

Mais parmi les notables du nord, certains craignent déjà les conséquences d'un refus de signer cet accord de paix. C'est le cas de Bajan ag-Hamatou, joint par RFI. Ce député de Ménaka, par ailleurs amenokal de la communauté des Iwallamadane, explique :

« Honnêtement, je regrette qu’ils n’aient pas compris la souffrance qu’impose cette situation à la population du nord du Mali et plus particulièrement aux populations touarègues. Ça, vraiment je le regrette. Moi je crois que l’on n’aura jamais un texte qui soit bénéfique pour toutes les populations du Mali. Je voudrais appeler mon frère Bilal Ag Acherif, que je considère être le chef du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad. Je pense qu'ils doivent vraiment prendre leurs responsabilités, parce qu’en toutes choses il y a des limites, en toute chose il y a un temps qu’il faut respecter. »

Selon lui, « il faut qu'ils signent cet accord, parce que les populations n’attendent que ça, parce que ça ne va pas chez les populations, ça ne va pas dans la zone, la criminalité ne fait que prendre des proportions graves, il n’y a pas d’écoles, il n’y a pas de services de santé, il n’y a absolument rien. Il faut qu’ils acceptent de signer parce que la vie des populations en dépend. »
La cérémonie de signature est prévue d'ici la fin du mois à Bamako, des semaines qui vont être déterminantes. Selon les informations obtenues par RFI, la CMA devrait rendre sa décision le 10 mars.
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