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Pourparlers inter maliens d’Alger : Accord sur fond de désaccords
Publié le mercredi 4 mars 2015  |  Le Républicain
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger
Bamako, le 02 mars 2015. Hôtel Radisson Blu. Le ministre DIOP a organisé avec Zahabi et ministre KONATE, la cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger.




En attendant sa signature à Bamako, l’accord issu des pourparlers inter maliens suscitent commentaires et interprétations mettant souvent en cause le bien fondé de la sauvegarde de l’unité et l’intégrité territoriale qu’on lui prête le gouvernement malien. Ainsi de nombreux observateurs mettent à nu des désaccords, aussi bien dans le fond, qu’entre les parties prenantes à l’accord.
De nombreux observateurs pensent que l’accord conduit la partition en accordant aux régions du nord une autonomie qui frise l’indépendance. Ainsi peut-on lire dans Le Procès Verbal du 2 mars : « Le texte fait la part belle aux séparatistes en prévoyant la mise en place de « Collectivités territoriales dotées d’organes élus au suffrage universel et de pouvoirs étendus ». Il sera aussi institué « un système de défense et de sécurité basé sur les principes d’unicité, d’inclusivité et de représentativité ». Derrière ces jeux de mots, indique le journal, se cache à peine la ferme volonté de rebâtir l’armée et les forces de sécurité maliennes sur des bases ethniques; sinon, comment parler de « représentativité » dans l’armée comme s’il s’agissait d’une entité élue ? D’autre part, indique notre confrère élire les dirigeants des collectivités territoriales et les doter de « pouvoirs étendus » revient à diviser le pays par la base. Une manière de concéder l’audétermination locale des régions du nord, s’interroge le confrère. Ainsi, chaque région du nord aura à sa tête une assemblée dirigée par un président élu au suffrage universel direct et qui sera « le chef de l’Exécutif et de l’Administration de la région ». Elu comme IBK et président comme lui, pourquoi ce chef régional irait-il lui rendre des comptes ? Comment ce chef local élu serait-il révoqué ? Qui assurerait sa tutelle administrative alors que l’article 9 du texte algérien déclare que « les délibérations des collectivités territoriales sont exécutoires dès leur publication et transmission au représentant de l’Etat » ? Il en ira de même des cercles qui, selon le projet d’accord, seront dirigés par des « présidents de conseil de cercle » élus. Soulignant les pouvoirs de cette foule de baronnies qui parsèmeront, telles des épines, le territoire malien, le texte donne à chaque cercle ou région de prendre « la dénomination officielle de leur choix ». Pour couronner le tout, les chefs de tribus et autres grands chômeurs du nord entreront – sans élection – dans un Sénat qui verra le jour, remarque le Procès Verbal.



D’autre part on peut s’interroger si cet accord garantit définitivement la paix au Mali. Les Maliens le souhaitent de tout leur cœur et sont prêts à tout pour qu’il en soit même si, aujourd’hui, ils préfèrent, toujours, retenir leur souffle et attendre la signature officielle de l’accord de paix à Bamako annoncée pour fin mars, à cause du refus de la coordination des Mouvements de l’Azawad de signer le projet d’accord. Mais au même moment, la délégation gouvernementale à Alger et le gouvernement malien, face à cette réticence de la coordination, principale antagoniste de l’Etat malien, ont fait le choix de crier déjà victoire en brandissant comme «trophée de guerre », le paraphe « unilatéral » du projet d’accord entre lui et les groupes d’auto-défenses de la plateforme demeurés toujours loyalistes à l’Etat malien. Que cache donc ce cri de victoire précoce et prématuré du gouvernement malien ? N’était-il pas trop tôt de parler d’accord ? En tout cas en attendant d’avoir des réponses objectives à ces interrogations, le projet d’accord autour duquel le gouvernement malien fait du « boucan », prête, aujourd’hui, confusion au sein de l’opinion. Le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad (principal antagoniste de l’Etat malien dans la résolution de la crise) de parapher le projet d’accord écarte toute idée d’accord pour qualifier ce qui s’est passé le dimanche 1er mars 2015 à Alger entre le gouvernement et la Plateforme. Et même la bonne foi de la partie dissidente (la Coordination) aussi soupçonnée soit-elle, ne lui donne pas la liberté de crier à l’obtention d’un projet d’accord. Du moins jusqu’à ce que la volonté des groupes armés de la coordination, soit exprimée, de façon claire et incontestable, par une signature du projet d’accord.



Youssouf Z KEITA
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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