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Autant le dire Mali : ainsi, il redevient incontournable à Bamako
Publié le mardi 9 octobre 2012  |  Autre presse


Amadou
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Amadou Sanogo


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L’information en elle-même n’est pas nouvelle. Car en réalité, elle ne surprend personne. Haya Amadou Sanogo a été propulsé depuis le 8 août dernier, président du Comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité du Mali. En transition démocratique depuis le 22 mars dernier lorsque, lui-même Amadou Sanogo a mis fin par un coup d’Etat au régime démocratique que conduisait Amadou Toumani Touré.

En accédant à la présidence d’un tel Comité, le putschiste pestiféré au lendemain de son forfait, retrouve bien le rôle qu’il voulait jouer à la tête du Mali et de son armée tout court. Etre celui par qui tout arrive et tout repart. Le président, c’est donc bien lui. L’incontournable, c’est encore et toujours lui.

En effet, les ambitions d’Haya Sanogo sont désormais bien définies. D’ailleurs ne l’étaient-elles pas dès le lendemain du coup d’Etat qui a pris de court tous les observateurs de la scène politique malienne et l’opinion internationale ? Le Mali s’acheminait allègrement vers une élection présidentielle. Les partis politiques avaient choisi leurs candidats et le coup d’envoi du bal était ainsi donné.

En prenant donc les rênes du pouvoir à Bamako en ce moment précis, Haya Sanogo mettait fin à un processus, mais mettait aussi à nu les faiblesses et défaillances d’une classe politique malienne qui vraisemblablement n’était pas en phase avec son peuple. La preuve est qu’aucun homme politique véritable n’a pu s’opposer au coup d’Etat ; ni même organiser le peuple malien pour défendre la démocratie chèrement arrachée aux mains des putschistes en mars 1991. Au contraire, celui-ci est apparu si divisé depuis cette date historique du coup d’Etat que plus rien ne va à Bamako. Le pouvoir n’existe plus à Koulouba, la Présidence.

Autrement, le président intérimaire qui a eu tout le mal possible pour s’installer dans son fauteuil, n’en est pas un, véritablement. Il incarne sans doute le pouvoir, mais n’en est pas le véritable exécutant. La preuve est que le Premier ministre qui devait être nommé par lui s’est imposé à lui. Sans qu’il ne puisse prendre ses responsabilités. Mieux, le capitaine Haya Sanogo, qui tirait les ficelles depuis que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest l’a obligé à quitter le pouvoir et à le remettre aux civils selon les termes de la Constitution malienne, ne s’était en réalité jamais éloigné de ce pouvoir.

Au contraire, il en était le maître absolu. Imposant ses points de vue et ses choix à un Premier ministre qui lui doit tout et à un président de la République intérimaire sans charisme qui, lui aussi, sait que c’est par sa grâce qu’il jouit des privilèges d’un chef d’Etat. Du coup, Haya Sanogo n’attendait juste que son heure pour ressortir victorieusement. Et c’est désormais chose faite.

En devenant le président du Comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité du Mali, ce capitaine qui s’est imposé à une armée malienne en déconfiture, est désormais le maître de toutes les opérations au Mali. Il est l’interlocuteur direct de la CEDEAO, donc de son président Alassane Ouattara et du Médiateur Blaise Compaoré, dans la reconquête militaire du Nord du Mali. Il s’impose ainsi à eux par le biais des deux premiers responsables de son pays (Dioncounda Traoré, président intérimaire et Cheick Modibo Diarra, Premier ministre) qui visiblement ne peuvent plus rien au Mali. Le maître à Bamako, n’est personne d’autre que Haya Sanogo.

Ainsi, il renoue avec ses intentions réelles. Apparaître comme le seul sauveur du Mali, aux yeux de son peuple et en profiter en temps opportun pour monnayer les dividendes. Autrement, Haya Sanogo et ses hommes n’ont qu’une ambition : celle de diriger le Mali. Et là, ils sont en passe d’y arriver. En attendant, il faut franchir l’étape de la réunification du Mali. Va-t-il enfin arriver à ses fins ?

Dabaoué Audrianne KANI

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