Deux ans après la réattribution de la 3ème licence au groupe Planor Afrique d’Apollinaire Compaoré, l’espoir des Maliens de voir le lancement des activités de cet opérateur téléphonique s’estompe.
Selon les informations qui nous sont parvenues, Apollinaire Compaoré prouve de plus en plus son incapacité à rendre opérationnelle la 3ème licence de la téléphonie globale au Mali. Il est actuellement acculé financièrement. Comme le dirait l’autre, le malheur ne vient jamais seul, ce dernier est en perte considérable de la confiance de ses partenaires financiers, du fait, apprend-on, de son manque de sérieux dans les affaires, comme l’atteste son nom dans ce milieu, «le boulanger». C’est pourquoi, selon nos confrères de Jeune Afrique, Apollinaire était, fin février, à Paris pour boucler le financement de son projet estimé à 55 milliards de F CFA. D’autres sources affirment que ce voyage n’a pas été fructueux. Il serait en train de remuer ciel et terre pour pouvoir obtenir ce montant.
Très inquiet, le « Boulanger » n’a plus les reins solides. Il admet aujourd’hui avoir commis une erreur: celle d’avoir voulu, dès le démarrage, couvrir la quasi-totalité du territoire. Contrairement au contenu du cahier de charge qu’il a signé avec les autorités maliennes de la transition, Apollinaire Compaoré envisage de se limiter à quelques grandes villes du Mali. Alors question : l’Etat malien va-t-laisser le patron de Planor Afrique piétiner une fois de plus nos textes ? Probablement non !
Faut-il le souligner, un autre dossier judiciaire pèse également sur la sérénité du groupe Planor. Il s’agit d’un feuilleton judiciaire contre Etisalat au sujet de la propriété de Telecel Faso, l’opérateur de télécoms burkinabè détenu par Planor. Ce dossier reste toujours pendant devant la justice. De sources proches du dossier, cette affaire est loin d’être close. Contrairement à la campagne médiatique orchestrée par Compaoré, Etisalat n’a jamais envisagé de renoncer à la propriété de Telecel Faso et aux procédures juridiques en cours. Cela, malgré les tentatives de Planor à lui proposer un dédommagement en échange de sa propriété de Telecel Faso. Confondu dans cet infernal et interminable processus judiciaire, Planor relègue l’exploitation de la 3ème licence de la téléphonie globale dans le frigo.
Fort heureusement, le retrait de ladite licence a été au menu du dernier conseil de ministres malien. Sinon, impatients, les Maliens s’apprêteraient à en découdre avec cette indélicatesse.
Oumar KONATE