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7ème Journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Mali : Peut se porter mieux
Publié le vendredi 6 mars 2015  |  L’Essor
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© aBamako.com par A S
7ème Journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Mali
Bamako, le 5 mars 2015, a eu lieu, la 7ème Journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Mali




Le solde de la balance des paiements est excédentaire de plus de 64 milliards de Fcfa. Mais les performances du pays sont restées erratiques.

La tradition est solidement établie et scrupuleusement respectée. Même si elle est surtout connue des initiés. La journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Mali, septième édition, a été organisée hier par la BCEAO à l’hôtel Salam sur le thème « Investissements directs étrangers dans les pays de l’UEMOA : dynamique sectorielle et attractivité ».

Instaurée en 2010, l’initiative permet de communiquer sur les données de la balance des paiements qui est un instrument important pour l’analyse et la formulation des politiques économiques, particulièrement, dans le contexte de la mondialisation dont la manifestation première est l’accroissement fulgurant des échanges entre nations.

La cérémonie d’ouverture présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, a réuni des représentants des services centraux, du secteur privé, des banques et établissements financiers ainsi que de nombreuses personnalités. Premier orateur, le Directeur national de la Banque centrale, Konzo Traoré, a expliqué qu’en instituant une telle journée au profit des acteurs économiques, les autorités monétaires entendent renforcer les canaux de dialogue existant entre les secteurs public et privé tout en assurant le retour d’informations aux structures enquêtées et en espérant susciter aussi bien l’accroissement du taux que l’amélioration de la qualité des réponses des enquêtés.

Pour le Directeur national, le choix du thème de la journée se justifie par l’impact positif des flux d’investissements directs sur notre économie. Quant à la balance des paiements, Konzo Traoré a estimé qu’elle est le meilleur instrument de mesure de la performance économique d’un pays vis-à-vis de l’extérieur, du fait qu’elle constitue un compte-rendu fidèle des transactions sur biens, services, services et capitaux entre résidents et non résidents. « Au sein de l’UEMOA, dans chaque Etat membre, un comité de la balance des paiements est institué et le règlement communautaire garantit le strict respect du caractère anonyme et confidentiel des informations collectées par la BCEAO auprès des agents économiques », a-t-il indiqué. Ce comité fait obligation à toute personne physique ou morale, publique ou privée, résident ou non résident, ayant son centre d’intérêt économique dans un Etat membre de l’UEMOA, de renseigner le questionnaire de la balance des paiements transmis annuellement par les services de la BCEAO.
Faisant le point de la situation, le directeur national de la BCEAO indiquera qu’en 2013, les exportations se sont établies à 1 420 milliards de Fcfa après avoir atteint 1 532 milliards en 2012. Le repli de 7,4%, est imputable essentiellement à l’or qui représente 68% des exportations avec une valeur de 964 milliards de FCFA. Les importations, elles, sont ressorties en valeur FOB à 1.542 milliards Fcfa et sont en hausse de 4,6% par rapport à l’année précédente. Le déficit commercial a atteint de ce fait 123 milliards. Pour la première fois, a souligné Konzo Traoré, un solde commercial excédentaire avait été enregistré en 2012 grâce à l’or. Quant au solde courant hors transfert officiel, cet indicateur clé des comptes extérieurs s’est détérioré représentant 15% du PIB en 2013 contre 3,6% en 2012. En dépit de cette forte dégradation du solde courant, la balance des paiements a dégagé à la faveur des aides extérieures et des autres mouvements de capitaux un solde global excédentaire substantiel à hauteur de 64 milliards Fcfa après s’être limitée à 1 milliard en 2012.

POUR UNE PLUS GRANDE PARTICIPATION DES RÉSIDENTS.

La consolidation du solde courant reste un défi majeur pour assurer la viabilité de la position extérieure du pays, a estimé le directeur national de la BCEAO. Cette consolidation passe par des mesures vigoureuses visant à réduire la volatilité des exportations à travers la réussite de la diversification annoncée depuis longtemps. Le solde se portera mieux à travers une plus grande participation des agents économiques résidents dans les activités de prestations de services. Il a attiré l’attention sur le fait que le déficit des services de la balance des paiements du Mali est abyssal, frôlant les 400 milliards en année normale. Le chiffre de 854 milliards de 2013 ayant un caractère spécifique.
Konzo Traoré a salué la promptitude et le sérieux avec lesquels bon nombre d’opérateurs renseignent le questionnaire. Ce qui ne l’a pas empêché de déplorer les difficultés persistantes dans la collecte des données auprès d’un nombre encore significatif d’agents économiques. Chose qui, en conséquence, est de nature à affecter la qualité des informations compilées et la pertinence de l’analyse y afférente.

Eu égard à la forte concentration sectorielle des capitaux, avec une quasi absence des secteurs moteurs de l’économie, le directeur de la BCEAO a recommandé des mesures appropriées pour renforcer l’attractivité du Mali et l’impact des investissements étrangers sur notre économie. Pour terminer, il a souhaité que les échanges contribuent à relever les défis majeurs liés à l’amélioration de l’impact des capitaux d’investissements directs étrangers sur l’économie et à identifier des mesures de politique économique et structurelle susceptibles de renforcer son attractivité.

Le ministre de l’Economie et des Finances s’est réjoui de la forte représentation du secteur privé et de l’Administration centrale à la journée. Ce qui, pour lui, témoigne de l’intérêt que les uns et les autres manifestent pour le sujet à l’ordre du jour. Mamadou Igor Diarra a affirmé qu’avec l’organisation régulière de la journée, la balance des paiements est de mieux en mieux connue des décideurs politiques et des acteurs du secteur privé. Abondant dans le même sens que son prédécesseur, il dira que les comptes extérieurs offrent l’opportunité de jeter un regard rétrospectif sur les résultats des échanges des agents économiques résidents avec le reste du monde.

Les chiffres présentés traduisent une consolidation de la position extérieure du Mali avec un solde excédentaire de la balance des paiements de plus de 64 milliards Fcfa, au cours des dernières années. Mais les performances sont restées très erratiques, a déploré le ministre Diarra. Une telle situation interpelle tous les acteurs économiques, Etat et secteur privé, en vue de réussir la nécessaire diversification et valorisation des produits d’exportation tout en misant sur la promotion de l’industrialisation, a-t-il ajouté en estimant que les initiatives en cours et relatives aux importants investissements des opérateurs économiques nationaux ans l’Office du Niger sont à encourager.

Le ministre a mis l’accent sur le fait que malgré les efforts déployés, l’Etat a un besoin immense d’investissements pour amorcer son décollage économique. Il a déploré par ailleurs que le secteur privé malien, bien que dynamique, manque de ressources nécessaires à la réalisation d’investissements lourds, d’où l’importance d’attirer les capitaux privés étrangers. Le gouvernement va donc poursuivre et approfondir les réformes en cours afin de faire du Mali un pays attractif pour les investisseurs, a assuré le ministre Diarra.

Fatoumata MAÏGA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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