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Crime contre l’humanité : Iyad Ag Ghali et sa police islamique dans le collimateur de la justice
Publié le lundi 9 mars 2015  |  L’Indicateur Renouveau




33 victimes de Tombouctou et 7 associations ont porté, vendredi 6 mars, plainte auprès des juges d’instructions du Tribunal de première instance de la Commune III, contre 15 auteurs présumés des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

33 victimes de Tombouctou ont loué le concours de 7 associations de défense de droits humains pour déposer plainte auprès des juges d’instructions du Tribunal de première instance de la Commune III, contre des crimes internationaux commis lors de l’occupation de la ville 2012-2013. Il s’agit de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, l’Association malienne de droits de l’Homme, Wildaf-Mali, Association Deme so, Association des juristes maliennes, le collectif Cri de cœur et le Réseau régional des associations des victimes des évènements du Nord.

Cette plainte vise des auteurs présumés de crimes contre l’humanité et de guerre. Selon la partie civile, quatre mois après avoir déposé une première plainte qui concernait des viols et violences sexuelles perpétrés lors de l’occupation des trois régions du Nord, les acteurs des droits humains souhaitent adresser un message fort aux autorités politiques et judiciaires, au nom des victimes de crimes graves commis dans la partie septentrionale du pays. « La justice doit s’emparer de ces plaintes avec célérité et engager au plus vite des enquêtes, afin d’établir les responsabilités et de rendre justice aux victimes », a expliqué le président l’AMDH, Moctar Mariko.

Les organisations ont déclaré soutenir la plainte par des éléments de preuves issus dans le cadre de la mission d’enquête internationale de la FIDH et de l’AMDH dans la 6e région du 23 février au 2 mars dernier. Iyad Ag Ghali et ses différentes organisations terrorisme sont pointés du doigt lors de l’occupation de la région par les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest.

« Une cinquantaine de témoignages de victimes et témoins d’actes de tortures, de viols et de privations graves de liberté ont été recueillis. Ces éléments de preuves matérielles ont été transmis à la justice en appui de la plainte dépose, mettant en cause de manière précise et circonstanciée les commanditaires et les auteurs directs des crimes perpétrés », a précisé la présidente de l’Association des femmes droits développement en Afrique, Bintou Samaké.

Bien que de nombreuses informations judiciaires aient été ouvertes au Tribunal de première instance de la Commune III à l’encontre de responsables présumés des graves violences des droits humains perpétrés dans le Nord du Mali au cours du conflit armé, les organisations continuent de déplorer que les charges retenues jusqu’au présent portent quasi-exclusivement sur des faits de terrorisme ou d’associations de malfaiteurs, excluant ainsi les violences des droits humains.

« Le Mali ayant incorporé dans son droit interne les qualifications de crimes contre l’humanité et de guerre contenues dans le statut de la Cour pénale internationale (CPI), il est essentiel que ces charges soient retenues par la justice malienne. La procureure de la CPI mène une enquête sur cette situation depuis janvier 2013 et garde un œil attentif sur les procédures nationales », a émis la responsable communication de la FIDH, Florent Gell

Bréhima Sogoba
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