Dans l’après-midi du samedi 7 mars, à Gao, aux environs de 14 heures selon plusieurs témoignages, trois terroristes circulant sur une moto ont jeté deux grenades en direction de la Police. Les engins n’ont heureusement pas explosé.
Seulement voilà: ils ont été aperçus par des jeunes du quartier, lesquels les ont poursuivis. Résultat: deux des trois terroristes ont pu être arrêtés. Rapidement la foule a grossi. Elle a commencé à les tabasser. Les uns ont pris des gourdins, les autres se sont munis de grosses pierres. Certains ont préféré les pilons.
Tout ce beau monde assommait de coups les terroristes. Rapidement, certains se sont munis de couteaux, qui pour couper une oreille ou un bras, qui pour arracher une jambe. Finalement, les terroristes ont été émasculés. Leurs attributs ont même été exhibés dans les rues. La fureur des jeunes de Gao ne s’est achevée que lorsqu’ils ont aspergé de l’essence le reste des corps, avant d’y mettre le feu.
L’acte était horrible, abominable, détestable, du point de vue humain. Mais il faut reconnaitre que les gens de Gao en ont marrent des attaques à répétition, en plus des morts que la MINUSMA a fait dans leurs rangs, suite à une marche de protestation le mois dernier.
Les jeunes de Gao sont révoltés et ne comptent plus sur personne pour leur sécurité et pour la sécurité de leur ville. Eux-mêmes se rendent désormais justice, parce qu’ils estiment qu’il n’existe pas de saine distribution de la justice dans la Cité des Askias et ses environs.
Les Gendarmes de la ville, qui se sont rendus très tardivement sur les lieux du crime, ont vite fait de regagner leur caserne, tellement les jeunes étaient mécontents et surexcités. Rappelons que le troisième terroriste a pris la poudre d’escampette. Au moment où nous mettions sous presse, il était recherché et la ville quadrillée. A suivre.
Chahana Takiou