Bamako - Le gouvernement malien a pressé lundi les rebelles du nord du Mali de parapher l’accord de paix qu’il a déjà entériné, sous peine d’être soupçonnés d’implication dans les dernières attaques meurtrières dans le pays.
"Il est évident que chaque fois que les négociations rentrent dans une phase cruciale, en général, les ennemis de la paix, quels que soient les coins où ils sont tapis, sortent pour travailler à saboter l’accord", a déclaré lors d’une conférence de presse le ministre malien de la Communication Choguel Maïga, qui est également porte-parole du gouvernement.
"Et nous inscrivons les actes qui ont été perpétrés dans ce cadre-là", a-t-il précisé, en référence à l’attentat de Bamako qui a fait cinq morts samedi, et aux tirs de roquettes contre les forces de l’ONU à Kidal (nord-est) le lendemain, qui ont coûté la vie à un Casque bleu tchadien et deux enfants.
"C’est pourquoi nous devons garder le cap pour que la communauté internationale et le Mali puissent avoir un élément d’appréciation pour faire la différence entre la mauvaise graine et la bonne", a affirmé le ministre.
"En vérité, tant qu’une partie de nos frères n’adhéreront pas à l’accord tout ce qui se passera pourra être interprété. Certains diront que ce sont eux", a-t-il dit à l’intention de la rébellion à dominante touareg, qui a
réclamé un délai pour consulter sa base sur le texte d’accord, après avoir demandé en vain d’ultimes amendements.
"Nous savons aussi que les terroristes se cachent derrière le désaccord entre Maliens pour agir", a-t-il insisté.
La communauté internationale a exhorté les rebelles à parapher à leur tour cet accord, signé le 1er mars par le camp gouvernemental, qui prévoit la création d’Assemblées régionales dotées de pouvoirs importants, élues au suffrage universel direct, mais, comme le souhaitait Bamako, ni autonomie ni fédéralisme.
Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, qui en ont été partiellement chassés par l’opération militaire "Serval", lancée à l’initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l’opération "Barkhane", dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
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