Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a dénoncé lundi une tentative de "casser la perspective de paix" au Mali, après les attaques meurtrières survenues ces derniers jours à Bamako et à Kidal.
"Ces attaques sont des attaques contre la paix (...) Au moment même où nous sommes à quelques mètres de la paix, des forces qui lui sont hostiles essaient d'intervenir pour casser cette perspective", a déploré M. Fabius lors d'une conférence de presse à Rabat, au Maroc.
"Notre détermination doit être d'autant plus forte", a-t-il affirmé, souhaitant la signature de l'accord d'Alger du 1er mars par l'ensemble des parties, en allusion à la rébellion à dominante touareg du Nord . "La médiation algérienne a abouti à un texte d'accord que la communauté
internationale et nous-mêmes considérons comme positif. Le secrétaire général de l'ONU (...) a recommandé que la totalité des parties signe cet accord. J'espère que ça sera le cas", a-t-il dit.
Son homologue marocain, qui avait vivement critiqué en début d'année l'attitude de la France sur le dossier malien, a de son côté affirmé s'inscrire "dans une logique d'accompagnement et de facilitation".
Le Mali, avec lequel le royaume entretient des rapports étroits, "est un
pays important dans le dispositif régional et il est fondamental qu'il puisse
trouver sa stabilité", a fait valoir Salaheddine Mezouar.
Le gouvernement malien a assuré lundi que le pays ne céderait pas à la peur
après l'attentat sanglant de Bamako, le premier à frapper des Occidentaux dans
la capitale (cinq morts, dont un Français et un Belge), et les tirs visant la
Mission de l'ONU au Mali (Minusma) qui ont fait trois morts.
Il a par ailleurs pressé les rebelles de signer la paix pour se dissocier
des violences.
L'attentat de Bamako a été revendiqué par Al-Mourabitoune, le groupe
jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, mais aucun groupe n'a assumé la
responsabilité de l'attaque à Kidal, bastion de la rébellion dans le nord-est
du pays.
Le nord du Mali était tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda, dont les forces de Belmokhtar.
Ils en ont été partiellement chassés par l'opération militaire "Serval",
lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en
août 2014 l'opération "Barkhane".