S’interrogeant sur la portée réelle d’un Projet d’accord qui n’a pas été paraphé par la Coordination des mouvements armés, en rébellion contre le Mali dont les paisibles populations, au Nord comme au Sud, ne demandent qu’à vivre en paix dans un pays mieux gouverné, les partis politiques de l’opposition malienne ont décidé de prendre acte du paraphe par le gouvernement du Mali de « l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger » et de déclarer solennellement que cet accord n’est pas celui qu’ils auraient souhaité pour notre Peuple.
Les partis politiques de l’opposition, à savoir, AFP, PIDS, URD, PDES, PARENA, PS-YELEEN COURA, PRVM-FASOKO, FCD, PSP, ANCD-MALI, ont rendu publique une déclaration signée par le président de l’URD, l’honorable Soumaila Cissé.
Ces partis ont condamné « le fait que dans la préparation des pourparlers d’Alger, les autorités n’aient pas cru devoir procéder à de véritables concertations sur les questions de fond. Ce qui aurait sûrement conforté la position gouvernementale dans les négociations », selon la déclaration. Ils affirment n’être guère surpris que, face à ce refus injustifiable des autorités de notre pays d’associer la classe politique à la gestion de ce dossier, le document paraphé par le Gouvernement contienne des faiblesses incontestables, et comporte des risques majeurs pour l’unité et la stabilité du Mali en tant qu’il confère des droits particuliers à certaines catégories de citoyens, ce qui n’est pas de nature à rassembler la communauté nationale autour de notre destin commun, et pourrait, au contraire, porter atteinte à l’unité nationale et à la cohésion sociale.
Considérant que la mention dans l’Accord de l’Azawad comme » une réalité socio- culturelle, mémorielle et symbolique… » constitue une véritable imposture politique et est porteuse de germes réels de séparatisme qu’aucun Malien ne doit sous estimer; « Convaincus, par ailleurs, que le calendrier de mise en œuvre de l’accord serait très difficile à tenir et que cela pourrait aboutir à des frustrations, être sources de blocages et même de remise en cause », poursuit la déclaration.
L’opposition a salué le combat inlassable du peuple malien pour la liberté , la paix et la démocratie, s’incline devant la mémoire des victimes civiles et militaires, maliennes et étrangères de la crise sécuritaire, et réaffirme leur solidarité aux familles endeuillées, aux blessés, aux réfugiés et aux déplacés. Les partis se sont dit « attachés au respect de la Constitution du Mali et aux valeurs de la République, soucieux de doter les forces de Défense et de Sécurité du Mali des moyens humains et matériels adéquats, préoccupés par la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire national, particulièrement dans le Nord… »