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Mali: condoléances officielles à la famille de deux jeunes Arabes lynchés à Gao
Publié le mercredi 11 mars 2015  |  AFP
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© Autre presse par DR
Le Premier Ministre malien Modibo Keita, est arrivé ce matin à Gao




Bamako- La famille de deux mineurs arabes lynchés à mort à Gao, dans le nord du Mali, par la foule qui les accusait d’être des poseurs de bombes, a accepté les condoléances présentées en personne par le Premier ministre, a appris mercredi l’AFP auprès de leur entourage.
Le gouvernement n’a pas officiellement lavé de tout soupçon les deux jeunes, lynchés le 7 mars, quelques heures après l’attentat anti-occidental dans la capitale, mais ils appartenaient à la famille de plusieurs responsables soutenant Bamako contre la rébellion, dont l’un, Mohamed Ould Takiou, a affirmé à l’AFP qu’ils avaient été "confondus avec des poseurs de bombes".
Mardi, le Premier ministre Modibo Keïta "est allé sur place pour condamner fermement cette justice expéditive", a déclaré à l’AFP un membre de son entourage qui l’a accompagné à Gao.
Il n’a pas donné plus de détails, se refusant à "rentrer dans la polémique" après la mort des deux deux jeunes, victimes d’une "bavure" selon leur famille.
Le porte-parole du gouvernement Choguel Maïga avait annoncé lundi l’ouverture d’une "enquête parce qu’une partie de la population de notre pays estime, à tort ou a raison, que les personnes suspectées n’étaient pas celles qu’on croyait".
Le chef du gouvernement a rencontré, lors de cette rare et brève visite à
Gao, des notables, des responsables administratifs et des parents des deux jeunes.
"Nous acceptons les condoléances du gouvernement présentées par le Premier ministre Modibo Keïta. Il a rappelé devant tout le monde que personne n’a le droit de se faire lui-même justice", a affirmé à l’AFP Mohamed Ould Takiou.
"Ce ne sont pas des poseurs de bombes. Nous avons accepté les excuses du gouvernement. Le Premier ministre a demandé l’union et la paix entre les communautés", a-t-il ajouté, précisant que le lynchage s’était produit après une explosion visant un poste de police des environs.
Des images ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant les deux jeunes Arabes à terre, battus à coups de bâton puis brûlés par la foule.
Une source de sécurité à Gao avait affirmé le 7 mars à l’AFP que les deux jeunes avaient posé des bombes près de la police fluviale "quand ils ont été surpris par des habitants de Gao". Une source au sein de la Minusma, la force de l’ONU au Mali, avait confirmé l’information.
Ce lynchage s’est produit le jour où cinq personnes - un Français, un Belge et trois Maliens - ont été abattues par un tireur masqué à Bamako, premier attentat visant des Occidentaux dans la capitale qui vit depuis 2012 sous la
menace jihadiste en provenance du nord du pays.
sd/mrb/sst/tmo
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