Suite à l’attentat terroriste perpétré le samedi 7 mars, au bar-restaurant La Terrasse, située dans la Rue Princesse du quartier de l’Hippodrome à Bamako, plusieurs analyses ont été développées. Certains se perdent même en conjectures, d’autres tapent à bras raccourcis et essaient d’accuser le pouvoir de «négligence».
Votre journal préféré a approché un homme politique connu pour ses fines analyses pour nous livrer ses sentiments. Il s’agit du Président de l’ASMA - CFP et, surtout de l’ancien ministre de la Défense et non moins ex-patron des services de renseignement du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga.
Selon cet éminent personnage, «le moment choisi pour perpétrer cette attaque n’est pas fortuit, car il intervient quelques jours après le paraphe du projet d’Accord d’Alger. Cette attaque a pour but de perturber le processus de paix et de faire croire à l’opinion nationale et internationale que les forces armées maliennes et celles de la MINUSMA ne peuvent rien contre les terroristes. C’est une manière pour eux de démontrer leur capacité de nuisance ».
A la question de savoir si la revendication du groupe Al Mourabitoune de l’Algérien Moktar Belmoktar est sérieuse, Boubèye répond: «ah oui! La thèse est sérieuse et crédible. Regardez le mode opératoire: engins explosifs, cibles. Résultat, une résonance médiatique extraordinaire, qui crédibilise la capacité d’action des terroristes. Au même moment, ils lancent des attaques sur les forces internationales à Kidal, qu’AQMI et ses alliés veulent sanctuariser».
Face à cette nouvelle situation, Boubèye estime que le gouvernement doit prendre des mesures sécuritaires visibles, pour rassurer les populations. Il doit également donner toutes les informations aux citoyens, afin qu’ils participent à la traque des terroristes, qui n’est pas la seule affaire de l’Etat.
Selon lui, les auteurs de l’attentat sont fondus au sein de la population et, pour les démasquer, les débusquer, la population doit participer aux recherches. Pour Boubèye,
cette lutte sera une bataille de longue haleine, car le démantèlement des groupes terroristes nécessite une réorganisation des outils, de nouvelles approches et une véritable information de l’opinion.
Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre