Le FDR prévoit de manifester dans les jours à venir son adhésion à l’arrivée des forces d’intervention de la Cédéao contestée par des forces politiques de la place. Cette marche semble la réponse du berger à la bergère, la réplique à la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam). Celle-ci est opposée à toute intervention militaire dans notre pays pour avoir battu le pavé deux fois successivement contre cette initiative des plus hautes autorités qui ont saisi le président en exercice de la Cédéao et le Conseil de sécurité des Nations unies.
Pour le FDR, il n’y a rien de ridicule ou d’atteinte à la souveraineté nationale qu’une armée étrangère intervienne dans un pays membre pour maintenir la paix. Ce regroupement politique fort d’une soixantaine de partis politiques et d’associations de la société civile trouve au contraire aberrante et ridicule l’attitude qui consiste à dénoncer ou à s’opposer à quelque chose sans donner de solution appropriée.
De l’entendement du FDR, notre armée a toujours fait la même chose dans des coins chauds du continent. « Si notre pays a besoin du retour de l’ascenseur aujourd’hui, il n’y a pas de honte à saisir notre chance. Cette force d’appui n’a pas pour mission de se substituer à notre armée dont la mission régalienne est la sauvegarde de l’intégrité territoriale. Ce ne sont pas des armées d’intervention qui joueront ce rôle ad vitam aeternam », tranche un chef du FDR.
Pour lui, les bandits armés et les islamistes que sont Ançar Eddine et le Mujao se sont installés depuis 7 mois dans le Nord et terrorisent les populations innocentes. Il serait de son point de vue, fastidieux pour notre armée seule de les chasser. « L’essentiel est la venue des troupes de la Cédéao et leur redéploiement au sud ou au Nord n’est que des détails ».
L’une des préoccupations du FDR est ce langage dichotomique au sommet de l’Etat à propos d’une intervention armée et qui n’est pas pour faciliter les choses. Le Premier ministre ne doit pas parler de fermeté vis-à-vis des islamistes du Nord et que le président de la République de son côté tienne au dialogue, qu’il l’a fait savoir dans son allocution du 22 septembre 2012. « Les propos doivent partout être les mêmes », plaide notre interlocuteur.
Pour l’apaisement social, le FDR accepte l’idée de concertations nationales qu’il avait rejetée au préalable. Son opposition était liée aux termes de référence dont l’introduction faisait le procès des deux régimes qui se sont succédé ces 20 dernières années dans notre pays.
Il y avait aussi le fait que la composition du comité d’organisation des concertations nationales présidé par Adama Traoré, responsable exclu de la Copam, ne donnait pas du crédit à ce forum qui doit discuter des questions importantes de la nation.
Depuis quelques jours, les responsables du FDR ont pris l’initiative de rencontrer le directeur de cabinet du Premier ministre pour discuter des modalités d’organisation sur des bases claires. Le principe est désormais partagé même si il reste encore à parler sur le fond.