Dans la perspective de la relance de l'économie malienne qui sort péniblement de la crise, le ministre de l'Economie et des finances, Mamadou Igor Diarra, quelques semaines seulement après sa nomination a donné des instructions fermes aux services techniques de son département pour régler la dette intérieur contractée au titre de services fournisseurs, de loyers, de frais bancaires, d'indemnités d'expropriation et de droits indûment perçus ou d'exonérations.
La priorité a été accordée aux mandats inférieurs ou égaux à 10 millions de FCFA. Cette instruction n’est pas restée lettre morte.
En effet, à environ un mois après, plus de 117 milliards de FCFA ont été épongés en faveur des opérateurs économiques du pays. Ce qui apparait désormais comme un bouffé d’oxygène pour le monde des affaires et par conséquent l’activité économique.
Faut-il souligner que de nos jours, les mandats inférieurs ou équivalent à 10 millions de FCFA qui étaient en souffrance au niveau du Trésor public équivalaient à un peu plus de 11,3 milliards de FCFA. Quant aux mandats allant de 10 à 50 millions de FCFA, leur montant cumulé dépasse les 15,6 milliards de FCFA. Ceux allant de 50 à 100 millions de FCFA, sont de l’ordre de 7,1 milliards de FCFA. Le cumul des mandats supérieurs à 100 millions de FCFA atteigne les 56,4 milliards de FCFA.
D’autres opérations menées au niveau du Trésor public en faveur du secteur privé ont atteint 27 milliards de FCFA.
En tout cas, selon des sources proches de l’hôtel des finances, cette dynamique de paiement de la dette intérieure va se poursuivre au grand bonheur du secteur privé. Ce dernier est perçu comme l’acteur économique principal, c’est-à-dire le moteur de la croissance économique à travers la création de la richesse et des emplois. L’Etat a le devoir de lui créer les meilleures conditions d’exercice. Or, l’Etat est l’un des gros créanciers des opérateurs économiques. L’une des actions prioritaires consiste à éponger la dette intérieure, ce qui engendrera des ressources financières supplémentaires, aux acteurs économiques en fin d’investir dans d’autres initiatives. Une démarche que le locateur de l’hôtel des finances, banquier de surcroit donc un fin connaisseur du secteur économique, a décidé d’entamer.
Il faut rappeler que le paiement de la dette intérieure fait partie des propositions faites pr l’Organisation patronale des industriels (OPI) pour la relance de l’économique malienne qui a été très touchée par la crise multidimentielle qu’a connue le pays.
Youssouf CAMARA