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CHU Gabriel Touré, le vrai faux pédiatre : Il profita des défaillances du système sanitaire pour exercer pendant 7 ans au service de pédiatrie sans diplôme, ni habilitation…
Publié le lundi 16 mars 2015  |  Le Flambeau




Après avoir été retenu par le numerus clausus à la faculté de médecine et d’odontostomatologie (FMPOS), mettant ainsi un terme à son rêve de devenir docteur, un homme terriblement passionné par la médecine s’infiltre dans le système. Il passera même 7 années sur un soi- disant projet de thèse qu’il ne soutiendra jamais. Retour sur une histoire à la fois rocambolesque et évocatrice.
Cela est un fait réel qui s’est déroulé dans notre pays. Un jeune, dont nous tairons le nom pour des raisons professionnelles, avait été orienté à l’ancienne faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS), devenue aujourd’hui faculté de médecine et d’odontostomatologie (FMOS) suite à la scission de l’université de Bamako en 4 structures universitaires en 2012.

En effet le jeune en question, après avoir tenté de valider le Numeris clausus deux fois de suite sans succès, avait demandé la dérogation. Une dérogation que le décanat lui octroya à deux reprises. Autant d’opportunités qui ne lui permettront pas d’arriver au bout de sa vocation. Ainsi, après avoir passé quatre années dans le système sans succès, il décida de ne plus faire marche arrière. Il effectuera donc des stages dans les centres de santé communautaire (CSCOM), avant de déparquer au CHU Gabriel Touré en 2008.

Il se fera donc passé pour un interne (étudiant en phase terminale des études en médecine). Il se présentera au chef de service de la pédiatrie (service qui s’occupe de la santé des nourrissons et enfants) comme étant un thésard pour le compte de son service. N’ayant pas l’habitude de recevoir de pareils étudiants, ce dernier ne se méfiera pas et recevra le jeune à bras ouvert. Le faux interne se fera remarqué très vite par son sérieux dans le travail. Il était toujours le premier à venir au service et repartait toujours le dernier.

Ainsi, trois années passèrent sans qu’il ne soutienne sa thèse. Cependant, son dynamisme et ses ‘’compétences’’ lui ouvriront bien de portes. Il fut nommé chef des internes de la pédiatrie, un poste qu’il occupera pendant toute une année. Les années passèrent et le jeune éternel interne était toujours là. Il passera donc 7 années au service de pédiatrie. Un record jamais égalé par aucun autre étudiant en médecine.

Le statuquo n’ayant que trop duré et toutes les bonnes choses ayant une fin, des rumeurs commencèrent à circuler à son sujet. Certains étudiants, connaissant sa situation, signalèrent qu’il avait été chassé de la faculté de médecine. A ses détracteurs, il répondait toujours que sa situation avait été régularisée et qu’il est donc bel et bien étudiant.

Pour avoir le cœur net sur cette affaire qui commençait à prendre la tournure d’un véritable film hollywoodien, un responsable du service de pédiatrie décida de rentrer en contact avec l’administration de la faculté de médecine et d’odontostomatologie pour vérification. Grande fut sa surprise : le nom de l’étudiant en question ne figurait sur aucune liste. Ce dernier rendra compte à son patron qui décida de le remercier sans faire de bruit.

Le jeune faux interne selon notre informateur aurait quitté le CHU Gabriel Touré et continuerait son aventure dans une clinique de la place. Chose que nous avons pu vérifier. Toujours selon la même source, le jeune en question maitriserait parfaitement son sujet et n’aurait rien à envier à un vrai expert en pédiatrie.

Une affaire qui ouvre le débat sur de nombreuses questions. Notamment les failles de notre système éducatif qui ferme la porte souvent aux meilleurs ou aux plus motivés, tout en accordant une place de choix aux moins méritants. Un autre point d’interrogation : la fiabilité de notre système sanitaire. Comment un individu non habilité à se retrouver dans un service a pu s’y trouver et passer sept années sans qu’on ne puisse s’en apercevoir ? Une question qui ouvre le débat sur les récurrentes défaillances de notre système de santé. Affaire à suivre

KANTAO Drissa

Source: Le Flambeau
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