Vingt mille nouveaux logements seront construits dans le cadre d’un partenariat public-privé impliquant 19 entreprises immobilières nationales et internationales.
L’accès du plus grand nombre de ménages maliens à un logement décent et à moindre coût reste un problème récurrent. Pour donner une réponse conséquente à la forte demande de logement, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé dans son projet de société, la réalisation d’un ambitieux programme de construction de 50.000 maisons pour le quinquennat 2014-2018. Le ministère en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat, à travers l’Office malien de l’habitat (OMH), a traduit ce programme en objectif et explore tous les voies possibles pour sa concrétisation. C’est dans ce cadre que s’inscrit la signature, hier à l’hôtel Radisson Blu, de protocoles d’accord pour l’édification de 20 000 logements sociaux à travers un partenariat public-privé. Une bonne nouvelle pour nos compatriotes au regard de l’énorme besoin en logements sociaux.
La cérémonie de signature des protocoles d’accord a enregistré la présence du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé, son homologue des Maliens de l’extérieur, Abdourhamane Sylla, du président de l’Association des promoteurs immobiliers du Mali (APIM), Moussa Coulibaly, du représentant de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF), Lanfia Koïta, ainsi que de nombreux invités.
Le programme immobilier projeté à travers ces protocoles, coûtera globalement 370 milliards de Fcfa et sera exécuté par 19 entreprises immobilières nationales et internationales. 75% de ces logements seront destinés à des bénéficiaires à revenus faibles ou intermédiaires. Le financement sera assuré par des entreprises et des banques.
Les entreprises concernées par le programme sont Africa Invest, Sifma, Arbet, Awiai, Sanké immobilière, Sélection immobilière, El Salem Home, Livia, Geci, Helene immobilière, Sacogec, Sopromac, Insat, Dia immobilière, Korka immobilière, entreprise Bocary Sagara, Komé immobilère, Banga immobilière et Kriston.
Les logements seront construits sur différents sites à Bamako et Kati. La moyenne des logements sociaux par entreprise varie entre 500 et 2000 maisons, selon des capacités de la société. Les maisons seront de types F3, F4 et F5 et disposeront en moyenne de deux chambres, d’un salon et d’une toilette. Sur chaque site, est prévue la construction d’écoles, de centres de santé, de lieux de culte, de jardins d’enfants et d’espace de loisirs. Les sites seront totalement viabilisés avec des routes, l’éclairage public et plusieurs autres commodités. Certaines entreprises disposent déjà de parcelles propres pour commencer les travaux tandis que d’autres attendent que l’Etat en mette à leur disposition.
50 000 EMPLOIS DIRECTS ET INDIRECTS. Le président de l’APIM, Moussa Coulibaly, a salué la concrétisation de ce projet qui témoigne de l’intérêt que le gouvernement accorde à la promotion du partenariat public-privé, mais également à l’expertise locale dans le domaine du bâtiment. Il a assuré que la mobilisation et la mise en synergie de tous les acteurs intervenants dans le secteur du BTP permettront d’atteindre les objectifs de l’Etat en matière de logement.
Le représentant de l’APBEF, Lanfia Koïta, a confirmé l’intérêt que les banques accordent à la réalisation des objectifs de développement du Mali notamment en qui concerne l’accès au logement. Il a exhorté toutes les parties à respecter leurs engagements contractuels en vue de la bonne exécution du projet.
Le présent programme vient consolider celui conclu avec la société chinoise CMEC portant sur la réalisation de 24 000 logements pour un coût total évalué à 460 milliards de Fcfa.
Le ministre Dramane Dembélé a indiqué qu’en s’appuyant sur le partenariat public-privé, le département entend trouver un cadre stratégique idoine pour la conception, le financement et la réalisation de programmes de logements de grande envergure dans le but d’enrichir le parc immobilier national et améliorer les conditions de vie des populations directement ou indirectement bénéficiaires.
Des études menées dans le secteur du logement au Mali ont fait ressortir pour l’horizon 2015, un besoin d’environ 440 000 unités d’habitation pour l’ensemble du pays dont 200 000 unités pour la diaspora, 196 000 unités pour les fonctionnaires et les salariés et 44 000 pour les non salariés, a énuméré le ministre.
« Au delà de l’amélioration du cadre de vie dans les villes qui sont bénéficiaires, il s’agira d’une opération portant sur la création de près de 50 000 emplois directs et indirects, donc une forte contribution à la lutte contre la pauvreté urbaine et à la relance de l’économie locale et nationale », a expliqué le ministre l’Urbanisme et de l’Habitat qui a salué les entreprises pour leur engagement et pour le challenge auquel elles ont voulu se soumettre.
Le ministre a également salué l’implication de l’APBEF dont l’accompagnement permet la mobilisation de ressources en terme de crédit-promoteur, de crédit-acquéreur, d’épargne logement ou de crédit hypothécaire.
Lors de la cérémonie de signature des protocoles d’accord, chacune des entreprises retenues a présenté son programme et a réitéré son engagement à respecter les clauses du contrat.
Be COULIBALY