Bamako - Une prochaine rencontre entre la rébellion à dominante touareg du nord du Mali et la médiation internationale sera décisive pour le sort de l’accord de paix d’Alger, a indiqué mardi à l’AFP un porte-parole rebelle, au terme de discussions avec des diplomates.
"La rencontre s’est très bien passée à Kidal", fief rebelle à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, où s’est rendue mardi une délégation de diplomates occidentaux et africains accrédités au Mali, a dit Mohamed Ag Arib, un porte-parole du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).
"Une prochaine rencontre entre nous et les médiateurs sera décisive pour la signature de l’accord", paraphé le 1er mars à Alger par le seul camp gouvernemental, a ajouté ce membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), sans évoquer de date ni de lieu, après le départ de la délégation.
"La médiation nous a dit qu’il n’y aurait pas de négociation d’un nouvel
accord. De notre côté, nous disons que nous avons des amendements qui seront
pris en compte, par exemple, sur le plan institutionnel, sur le plan politique et sur le plan de la défense et la sécurité", a-t-il indiqué.
Ces amendements placent les groupes rebelles au coeur du développement et de la sécurité des trois régions du nord du Mali, selon lui,que la rébellion désigne par le terme d’Azawad.
La délégation, qui comprend l’ambassadeur de France, Gilles Huberson, n’était pas joignable mardi en fin de journée pour commenter la rencontre avec la CMA, qui comprend le HCUA, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
La CMA a déploré lundi que l’accord n’ait "pas pris en compte les éléments essentiels des aspirations légitimes des populations de l’Azawad", et réclamé une rencontre avec la médiation et les partenaires internationaux afin d’améliorer ce document, qualifié de "bonne base de travail".
La pression déjà forte sur les rebelles pour signer s’est intensifiée à la suite de l’attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a fait cinq morts: trois Maliens, un Français et un Belge.
Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion du MNLA, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle de Bamako.
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