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Gao : Une maison centrale d’arrêt à visage humain
Publié le mercredi 18 mars 2015  |  L’Indicateur Renouveau




Grâce à l’appui du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC), les pensionnaires de la maison d’arrêt de Gao ont accès à des soins médicaux, à une bonne nutrition, à des matériels d’hygiène et même le téléphone pour passer un coup de fil tous les deux mois à leurs familles. Cerise sur le gâteau : ils ont la possibilité d’apprendre un métier pour leur réinsertion sociale à la fin de leur séjour carcéral.

Le CICR, dans ses activités en faveur des personnes en détention, assiste la prison centrale et la gendarmerie de Gao dans la prise en charge des personnes privées de liberté dans l’accès aux soins sanitaires, en nutrition et en matériels d’hygiène. Ce soutien du CICR, selon Jean De Dieu, délégué protection de la sous-délégation du CICR de Gao, entre dans le cadre des activités du programme de protection du CICR qui visent le respect des droits des détenus de guerre.

Ainsi, le CICR offre tous les deux mois, à chaque prisonnier de Gao cinq minutes de communication téléphonique avec sa famille pour échanger les nouvelles, aux dires de Jean de Dieu. Il souligne que les 94 détenus de la prison de Gao s’exercent aussi à des métiers comme la fabrication de chaussure, de portefeuille artisanal, au jardinage et en coupe-couture en vue de leur future réinsertion socio-professionnelle.

« Le CICR prend en charge tous les besoins de la prison de Gao depuis la reprise des activités carcérales le 12 février 2014″, explique lieutenant Djibril Koïta, régisseur de la prison de Gao. Il ajoute que depuis cette date que l’Etat n’a pas acheté un morceau de savon pour les prisonniers. « C’est le CICR qui s’occupe de tout. Chaque mois, nous sommes dotés en produits nécessaires pour le bien-être des détenus. Chaque prisonnier a un kit d’hygiène. Les détenus dorment sur des bons couchages, sont soignés et mangent à leur faim ». Il ajoute qu’au jour d’aujourd’hui, le magasin de stockage est rempli de matériels. « On n’aura besoin de rien pour les trois prochains mois ».

« Que Dieu te bénisse Jean. Grâce à toi on mange bien, on dort. Merci beaucoup ». Tel est le cri de cœur d’un prisonnier chaque qu’il aperçoit à travers les grilles de sa cellule, le délégué de protection de la sous-délégation du CICR à Gao. Un autre qui enchaîne avec un plaidoyer pro domo : « Les grands voleurs sont dehors. Je ne suis qu’un petit voleur, ma place n’est pas d’ici. J’ai un bac+3. Mon pays a besoin de moi ».

La brigade territoriale de gendarmerie de Gao est aussi appuyée par le CICR dans l’affirmation des droits des personnes en garde-à-vue. L’unité est entièrement réhabilitée et dotée en matériels nécessaires pour la prise en charge des surveillances. A la remise des clefs le vendredi dernier, le chef de la sous-délégation du CICR de Gao, Gabriel Moukalai, a précisé au commandant que derrière cette réalisation se trouve un sens, une mission.

« Cette mission est celle que le CICR défend à travers le monde, c’est la préservation de la dignité humaine. Je voudrais après cette cérémonie, que cette mission soit commune, que vous nous aidiez dans cette lutte de protection et de promotion de la dignité humaine en général et celle des personnes privées de liberté », a-t-il invité.

Le commandant de la brigade, le major Moustapha Koné, a promis son engagement pour le respect des droits des personnes en détention.

Maliki Diallo

Envoyé spécial à Gao
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