La rencontre hier entre la médiation internationale et la CMA n'a pas permis de trouver un accord quant à la signature du pré-accord du 1er mars dernier à Alger. La CMA a maintenu son refus de parapher le document. Pour autant, les délégations ont convenu d'une prochaine rencontre sans en préciser les délais.
Du côté de la CMA, on estime qu'une prochaine rencontre avec la médiation internationale sera décisive pour le sort de l'accord de paix d'Alger. Mohamed Ag Arib, un porte-parole du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad, déclaré que « la rencontre s'est très bien passée à Kidal ». Moussa Ag Acharatoumane, porte-parole du MNLA, a annoncé, qu'il devait y avoir une autre rencontre avec les médiateurs et le gouvernement malien ». La CMA a précisé que selon la médiation, « il n'y aurait pas de négociation d'un nouvel accord ». De son côté, la Coordination rappelle qu'elle a des amendements qui, selon elle, seront pris en compte sur le plan institutionnel, politique et sur le plan de la défense et la sécurité ». La CMA a déploré lundi que l'accord n'ait « pas pris en compte les éléments essentiels des aspirations légitimes des populations de l'Azawad ». Elle a réclamé une rencontre avec la médiation et les partenaires internationaux afin d'améliorer ce document, qualifié de « bonne base de travail ».
Durant les discussions qui se sont déroulées dans le camp de la Minusma, plusieurs centaines d'habitants, selon des témoins, ont défilé dans la ville derrière des banderoles clamant : « Nous ne signerons pas » et en agitant les drapeaux du Nord.
La Plate-forme des groupes armés du Nord a exprimé son incompréhension face au refus de la Coordination des Mouvements de l'Azawad, de parapher le document d'Alger. La Plate-forme s'interroge sur « l'attitude de la communauté internationale» qui n'exerce aucune pression sur la CMA.
Hamballa Ag Hamzata est vice-président du Gatia, membre de la Plate-forme des groupes armés. Il a été joint au téléphone par Imirana Kilou Maiga.
« Nous, on nous a forcés à Alger à signer la déclaration de cessez-le-feu du 19 février 2015. Nos positions militaires étaient dans de très belles conditions, mais quand la communauté internationale nous a tendu la main, et à toutes les parties, nous l'avons accepté pour aller vers un cessez- le-feu. Notre objectif est d'aller vraiment vers l'essentiel: la paix. Pour nous, aujourd'hui c'est cet accord dont les populations ont besoin. Je ne comprends pas l'attitude de la communauté internationale qui exerce une pression sur une partie, mais pas sur l'autre partie. Cela suscite énormément de questions au sein de la plate-forme. Nous sommes en train même de nous poser beaucoup des questions par rapport aux mesures contraignantes dont dispose la communauté internationale pour faire appliquer non seulement le cessez-le-feu et pour parvenir aussi à un accord global et définitif.
Est-ce à dire que cette nouvelle donne va relancer les tensions sur le terrain?
Ça va bien sûr affecter les populations. Il y a déjà les tensions. La coordination n'a pas plus de populations adhérentes que nous, les mouvements la plate-forme. Nous, on se dit qu'on représente les 90% de la population du Nord du Mali aujourd'hui ».
La mission de l'Union africaine au Mali a tenu cet après une « réunion d'évaluation de la rencontre de Kidal ». Selon son représentant spécial, Pierre Bouyoya, les décisions de cette réunion devraient déterminer la position de l'Union Africaine dans la suite du processus. De son côté, le gouvernement malien, contacté par notre rédaction, n'a pas souhaité réagir.