A la place d’un paraphe de l’accord proposé par la médiation internationale, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a exhibé une liste de réserves déclinés en quatre points, et intitulée, «Points essentiels à introduire dans le projet d'accord produit par la médiation ».
La médiation venue à Kidal Rechercher Kidal n’a pas pu arracher la signature de Bilal Ag Achérif, le chef rebelle. Au contraire, la CMA Rechercher CMA a remis un document contenant des réserves auxquelles Bamako n’a pas encore réagi. Mais qui parait à tout point de vue, maximaliste, et inconciliable avec les vues de Bamako, car bousculant les lignes rouges fixées par le gouvernement pour l’unité nationale, la souveraineté, la forme républicaine et laïque de l’Etat.
Les rebelles ont fait savoir à la médiation comprenant l’Algérie, l’ONU, l’UE, l’UA, la CEDEAO, l’OCI, la France, les pays voisins du Mali, etc, leur décision de rejet de l’accord d’Alger en l’état.
Que dit le document de réserve sur l’accord proposé en quatre points (Aspects politico-institutionnels ; Aspects de défense et de sécurité ; Développement ; mécanismes de mise en œuvre) par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA)?
Aspects politico-institutionnels :
La CMA Rechercher CMA demande la « Reconnaissance officielle de I'Azawad comme une entité géographique, politique et juridique; Création d'une assemblée interrégionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni, dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques à l'Azawad ; Surseoir à I'organisation de toute élection jusqu'au retour des refugiés et jusqu'à la mise en œuvre du nouveau découpage ». La rébellion du nord demande en outre, de prévoir et déterminer le quota qui sera affecté à l'Azawad pour les Départements de souveraineté, les grands services de l’Etat, les représentations diplomatiques et les organisations internationales.
Aspects de défense et de sécurité
« Les forces de défense et de sécurité à l'intérieur de I'Azawad seront composées à 80% de ressortissants de I'Azawad, ainsi qu'au niveau des postes de commandement; Pendant la période intérimaire, mettre en place des unités spéciales mixtes comprenant 80% de ressortissants de I'Azawad », selon le document de réserves. Selon le document remis à la médiation ce 17 mars et signé de Bilal Ag Achérif, « La CMA Rechercher CMA définit elle-même la liste des combattants et détermine leurs grades. Le Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC) sera présidé par la MINUSMA et co-présidé par les deux parties. Retenir le casernement pour les combattants qui feront partie des forces armées et de sécurité reconstituée et le cantonnement pour ceux à réinsérer », indique le document. La rébellion veut également que les zones de défense et de sécurité seront sous le commandement d'un ressortissant de I'Azawad, et « Considérer la création et l'utilisation de milices comme un acte criminel », note le document.
Développement.
Les rebelles exigent « un fonds spécial pour I'Azawad sur le budget de I’Etat à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans; Exploitation des ressources minières et énergétiques de l'Azawad soumise à I’autorisation préalable de l'Assemblée interrégionale après avis de l'Assemblée régionale. Un quota de 20 % de la production sera affecté à l'Azawad, avec priorité à Ia Région concernée ».
Mécanismes de mise en œuvre.
Bilal Ag Achérif et ses camarades veulent une Parité entre les deux parties belligérantes dans toutes les commissions et structures prévues dans l'accord ; la mise en place d'une commission conjointe (Gouvernement du Mali- CMA, la Médiation) chargée de la préparation des textes législatifs et réglementaires prévus dans l'accord; la composition de cette commission sera à part égale entre les parties belligérantes.
Boukary Daou, Bamako