Face à la presse, hier, les responsables du Mouvement populaire du 22 mars (MP-22) ont mis en doute le caractère équilibré du texte final de l’accord de paix et la réconciliation proposé par la Médiation internationale au gouvernement et les groupes armés pour la stabilité au nord du pays. Selon le mouvement pro-junte, le projet d’accord est antirépublicain. « Par ailleurs, c’est une tentative de dislocation nationale », a protesté le secrétaire à l’organisation du MP-22, Pérignama Sylla.
Les responsables du MP-22 ont, au cours d’une conférence de presse mercredi, dans les locaux de Radio Kayira, disséqué le texte final de l’accord de paix et la réconciliation proposé par la Médiation internationale au gouvernement et les groupes armés pour la stabilité au nord du pays.
Après analyse du document paraphé par le gouvernement et une partie des groupes armés, le MP-22 rejette sans appel le texte provisoire. Selon son secrétaire à l’organisation, Pérignama Sylla, le texte définitif/provisoire paraphé semble à première vue avoir tenu compte des critiques. Mais, le problème avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, c’est qu’il doit jouer à la souris et au chat avec la France et en même temps jouer au chat et à la souris avec le peuple.
« Le gouvernement bat compagne sur le fait que les opposants s’accrochent à des mots. Le MP-22 signe et persiste : la gouvernance dans une République unitaire est une et indivisible. Elle doit être générale, démocratique pour toutes les composantes à moins que l’on ne veuille faire des citoyens de seconde zone. Nous rejetons le terme Azawad, surtout de la manière controversée et confuse avec laquelle il est évoqué dans le texte. En outre le MP-22 s’inquiète vivement de la représentation régionaliste que les signataires veulent introduire dans la vie politique nationale », souligné M. Sylla.
A en croire le secrétaire à l’organisation, le texte final de l’accord de paix et la réconciliation proposé par la Médiation internationale au gouvernement et les groupes armés pour la stabilité au nord du pays est un début de la dislocation de l’unité nationale. « Nous avons du mal à comprendre les partisans du gouvernement. Si l’unité nationale et la forme laïque sont préservées, pourquoi chercher à créer des institutions spécialement pour certaines régions », déplore-t-il.
Pour le porte-parole du mouvement, Mohamed Tabouré, « cet accord est antirépublicain avec un caractère féodal. Il ne parle jamais d’une juste représentation des populations du Nord, mais d’une plus grande représentation, et ceci de manière injuste. Ceux qui ne comprennent pas le caractère conflictuel de ces clauses de l’accord n’ont rien compris de la vie ou jouent sciemment contre l’unité de nation », précise-t-il, avouant que le président de la République ne prépare pas la paix.
Les leaders du MP-22 attirent l’attention des autorités sur la détention illégale de certains militants. En marge des festivités du 22 mars, date de la mutinerie ayant abouti à la démission d’ATT du pouvoir, le mouvement rendra hommage à ses militants en prison.
Bréhima Sogoba
Source: L'Indicateur du Renouveau