La salle de réunion de l’hôtel Olympe international de Bamako abrite depuis lundi une session de formation et de perfectionnement des entrepreneurs du secteur des bâtiments et des travaux publics sur la réforme des marchés publics dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et les procédures de passation de marchés publics dans notre pays. La session, qui s’étend sur cinq jours, est organisée par l’Autorité de régulation des marchés publics et des délégations de services publics (AMRDS) au profit des membres de l’Organisation patronale des entreprises de construction au Mali (OPECOM) avec l’appui technique et financier de l’Uemoa.
Quatrième du genre, la session s’inscrit dans le prolongement des actions de formation et de renforcement des compétences des acteurs de la commande publique dans le domaine des procédures de passation des marchés publics et de délégations de service public. Elle est motivée par le constat de faiblesses mises en évidence dans les systèmes nationaux de passation de marchés. Dans son discours d’ouverture de la session, le président de l’AMRDS, Amadou Santara, a souligné les insuffisances comme la faible maîtrise des procédures de passation des marchés publics par les acteurs, le déficit considérable en matière d’actions de formation sur les marchés publics à l’attention du secteur privé, notamment les PME. Il a cité également de l’absence de plan de formation des acteurs de la passation des marchés publics et de programmes de développement du cadre professionnel. Toujours au chapitre des insuffisances, il a évoqué la faible qualification des agents de la chaîne de passation des marchés publics. Une situation, a-t-il fait remarquer, qui peut compromettre la capacité d’absorption des entreprises entraînant des retards dans l’exécution des projets.
C’est pour combler ces insuffisances que, depuis 2010, l’AMRDS a initié cette série de formations à Bamako et à l’intérieur du pays, notamment à Sikasso, Ségou et Koulikoro. Les bureaux d’études d’ingénieurs-conseils, les cabinets d’architecte et les entreprises du BTP avaient déjà bénéficié de deux séries de formations. Un millier d’acteurs de la commande publique ont ainsi été informés et sensibilisés sur la réforme des marchés publics intervenue dans l’espace communautaire Uemoa et sur les procédures de passation des marchés au Mali. Cependant, le nombre d’opérateurs économiques intéressés et non formés, notamment dans le secteur du BTP, reste encore important. Or le BTP occupe une place importante dans notre économie.
Selon Amadou Santara, les statistiques des marchés publics passés en 2011 justifient parfaitement la prise en compte des besoins spécifiques de ce secteur. Ainsi, sur les 1586 marchés passés l’année dernière, 556 concernent le secteur de la construction soit 35% des marchés pour un montant total d’environ 418 milliards de Fcfa dont 234,536 milliards consacrés aux marchés de travaux, soit 56% du montant global.
À la lumière de ces chiffres, l’OPECOM se positionne donc en tête des partenaires de l’AMRDS qui est résolument engagée dans l’application des principes fondamentaux sous-tendant la réforme des marchés publics : l’économie et l’efficacité du processus d’acquisition ; le libre accès à la commande publique ; l’égalité de traitement des candidats et la transparence des procédures.
Le président de l’OPECOM, Ismaël Diallo, n’a pas manqué de saluer cette initiative avant de demander l’assiduité des participants durant les cinq jours de la formation pour qu’au sortir de la session, chacun d’entre eux puisse maîtriser le code des marchés publics issu de la transposition des directives Uemoa.
La session vise à remédier au déficit de formation en matière de marchés publics, à accroître le degré d’efficience dans le domaine des marchés publics, en particulier au stade de la préparation des soumissions. Elle vise aussi à améliorer les connaissances des participants sur les règles de fonctionnement de l’AMRDS, en particulier son organe chargé du règlement non juridictionnel des litiges : le Comité de règlement des différends (CRD). La formation vise enfin à promouvoir les meilleures pratiques de bonne gouvernance économique dans le domaine spécifique des marchés publics. La session prend fin vendredi.