L’annonce de l’annulation des arrêtés d’intégration de 263 agents fonctionnaires et contractuels dans la fonction publique défraie la chronique. Elle intervient après la tentative, sans succès, du même Ministre Mamadou Namory Traoré de radier les fameux 2000 faux diplômés travaillant dans la fonction publique. Si cette décision passait, l’objectif du Ministre serait-il de parvenir à radier les 2000 faux diplômés ? Déjà avec les 263, un nouveau front social s’ouvre et cette décision radiation soulève beaucoup d’interrogations.
Au Mali, les événements se suivent et se ressemblent, mais n’ont pas les mêmes issues. Cette période de transition mise à profit pour essentiellement libérer le nord du pays, est devenu par la force des choses un champ d’expérimentation de tous les coups. Le Gouvernement qui soutient la radiation des 263 fonctionnaires avait récemment fait des nominations au sein de la police en violation flagrante des textes qui érigent la corporation.
Il a fallu que les Commissaires de police se soulèvent pour que ces décrets et arrêtés de nominations soient retirés. Ce problème a mis en veilleuse toutes les autres nominations au sein des autres corps.
On se souvient encore que quand Mamadou Namory Traoré était Ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes Administratives et Politiques dans le premier Gouvernement de Cheick Modibo Diarra, il avait tenté, à l’époque, sans succès, de radier 2000 fonctionnaires détenant, dit-il, des faux diplômes. L’affaire avait fait beaucoup de bruits, et finalement, elle a été abandonnée. Si jamais le Gouvernement arrive cette fois-ci à chasser ces 263, il va sûrement rouvrir le dossier des 2000 faux diplômés.
La question qui taraude les esprits est de savoir si le Gouvernement aura le courage nécessaire d’aller plus loin dans son combat. Son seul salut et l’équité qu’il brandie n’aura de sens que si et seulement si le Gouvernement parvenait à radier les faux diplômés se trouvant dans l’armée, la police, la gendarmerie, la garde nationale, la protection civile, les eaux et forêts et les autres services.
Même si certains corps ont des statuts particuliers, leurs agents sont payés avec l’argent du contribuable malien. A moins que la décision de radiation du Gouvernement ne vise qu’à tenir l’image de l’ancien régime. Dans ce cas, le Gouvernement Cheick Modibo Diarra ne sortira jamais grandi, car les Maliens sont préoccupés par autre chose que les radiations : la libération des 2/3 de son territoire sous l’emprise des bandits et criminels armés. A moins qu’il ne cherche à ouvrir des fronts inutiles pour se dérober de l’essentiel.