Il y a quelques semaines, le chef d’équipe du poste de péage de Kati Mme Seck Djénébou Seck a été entendu à la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ) pour détournement de 30 millions de nos francs en seulement huit mois d’activité. Le hic c’est que l’Ageroute et la SDV sont citées dans cette sale affaire. Lire notre dossier.
Contactée par nos soins, le vendredi 05 Octobre 2012, Mme Seck Djénébou Seck a tout de suite reconnu les faits qui lui sont reprochés. «Je sais que ce problème existe réellement. Mais, le montant n’est pas ça et la date de mon audition aussi à la BIJ n’est pas le 19 Septembre 2012», a laissé entendre de façon rustique Mme Seck. Il semble que cette dame agit de concert avec l’Autorité routière (AR) déjà épinglée au titre de l’exercice 2006 à 2008 pour absence de justification d’un écart de 41 453 000 FCFA entre les recettes comptabilisées par l’Autorité Routière et celles enregistrées sur des feuillets.
En effet, Mme Seck Djénébou Seck accusée de détournement de 30 millions de Cfa en seulement huit mois en tant que chef d’équipe au poste de péage de Kati serait protégée par Yaya Seck Directeur général de l’Ageroute. Cet homme n’est autre que le grand frère direct de l’époux de Mme Djénébou. Donc tous les ingrédients sont réunis pour commettre un détournement parfait ne laissant la moindre trace. Vu les liens sociaux établis, il reste à prouver si la société SDV où travaille Mr Seck (époux de Djénébou) est impliquée dans ce scandale.
C’est pourquoi, le vendredi 05 Octobre 2012, Mme Seck Djénébou Seck nous a suggéré de nous rendre à l’Autorité Routière dirigée par Djibril Tall l’un des barons du Mouvement citoyen du président ATT. Convient-il de souligner que Ahmed Diane Séméga le ministre fuyard qui dirigeait l’équipement et les transports lui aussi protégeait Mr Tall. En fait, Mr Sawadogo, Bamaliki Singaré et Salah Bocoum respectivement technique directeur technique, informaticien et comptable sont soupçonnés (voir détail dans l’encadré) d’être les tripatouilleurs du logiciel de gestion de l’Autorité Routière (AR).
Le précédent fâcheux persiste !
Selon notre source, ce logiciel gère le flux financier de l’AR. Il s’agit principalement de la gestion des bordereaux de versement des recettes provenant des différents postes de péage et du Fonds d’entretien routier (FER) confié à l’Ageroute. Alors, Mme Seck Djénébou dont le beau frère est le directeur général de l’Ageroute agit-elle seule? Non, répondent la plupart de gens que nous avons rencontrés la semaine dernière.
Surtout que précédemment un écart de 26 699 860 FCFA entre la comptabilité de l’AR et le poste de péage de Kati n’a pu être justifié jusqu’à ce jour. S’ajoute un autre écart non justifié de 10 034 550 F CFA entre la comptabilité de l’AR et les recettes des postes de péage de Zégoua, Hérémakono, Koury et Kasséla. En tout cas, Mme Seck a déjà reconnu les faits. Mieux, son mari qui travaille à la SDV s’est engagé à payer une partie de la somme. Déjà, il a même vendu un de ses véhicules. Mais, est-ce pour étouffer cette affaire?
Enfin, comment ont été exécutés les marchés n°1640/DGMP/2006 et n°1267/DGMP/2005 relatifs à la construction pour 45 020 866 FCFA du siège de l’Autorité routière? Comment son directeur général Djibril Tall perçoit-il trois millions de Cfa par mensualité?
À suivre…
Un responsable de l’Autorité routière confirme
Il enfonce Mme Seck Djénébou
Rencontré par notre rédaction le lundi 08 octobre 2012 dans son bureau, ce responsable de l’Autorité routière aussi a presque confirmé nos informations. Requérant l’anonymat, il a expliqué que cette affaire de Mme Seck Djénébou s’est étalée au grand jour quand elle-même a osé faire une déclaration à la police, selon laquelle, elle a perdu de l’argent. C’était entre le 28 août et le 04 septembre 2012 où une mission de mise à niveau était dans les postes de péage de Sikasso.
À entendre notre interlocuteur, c’est ainsi qu’une mission de contrôle s’est rendue au péage de Kati. Et vite elle a découvert le pot aux roses. Cette affaire est-elle un règlement de compte à cause du changement qui, intervenu à la tête du département de tutelle, se répercute sur les autres structures? Le butin, pardon, le gâteau n’a-t-il pas été partagé de façon équitable? Bien futé celui qui pourra répondre à ces deux questions. Car, ce responsable de l’Autorité routière se dit, aujourd’hui, victime d’une campagne.
Par ailleurs, il précise qu’il est difficile de tripatouiller le réseau information qui reçoit et traite les données des différents postes de péage du Mali. «Si les contrôles financiers permettent de déceler des écarts entre les chiffres c’est grâce au logiciel de gestion», a-t-il ajouté. «Le fait pour nous mêmes de dénoncer cette affaire de Mme Seck dénote de notre volonté de faire avancer le Mali» a-t-il indiqué. Il a conclu en affirmant qu’une correspondance a déjà été adressée à Djibril Tall directeur général de l’Autorité routière.
Oumar BAH