BAMAKO- Plusieurs milliers de personnes ont entamé
jeudi une marche dans le centre de Bamako pour réclamer l`intervention d`une force armée ouest-africaine en soutien à l`armée malienne pour reconquérir le nord du pays occupé par des groupes islamistes, a constaté un journaliste de l`AFP.
Les manifestants brandissaient banderoles et pancartes affirmant leur soutien à l`armée malienne, au Premier ministre Cheikh Modibo Diarra et à la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) qui prépare l`envoi de soldats dans le Nord avec le soutien de l`ONU et de pays occidentaux.
Sur l`une des banderoles était écrit: "Capitaine Sanogo, tous les
militaires au front". Le capitaine Amadou Haya Sanogo est l`auteur d`un coup d`Etat à Bamako qui, le 22 mars, a renversé le président Amadou Toumani Touré et précipité le nord du Mali aux mains des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui y appliquent la charia (loi islamique).
Le capitaine Sanogo s`est retiré du pouvoir en avril, mais reste influent à Bamako où ses hommes sont accusés de nombreuses atteintes aux droits de l`Homme.
D`autres slogans et banderoles fustigeaient la rébellion touarag du
Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA) qui avait lancé
l`offensive dans le nord en janvier. D`abord allié aux groupes islamistes armés, le MNLA a ensuite été rapidement évincé du nord du pays par ces groupes.
"Ni l`indépendance, ni l`auto-détermination pour les apatrides du MNLA", pouvait-on lire sur une des banderoles.
Le MNLA, qui après le lancement de son offensive avait décrété
l`indépendance du Nord qu`il dénomme Azawad (les deux-tiers du territoire malien), est récemment revenu sur cette revendication rejetée par la grande majorité des Maliens et par la communauté internationale, pour parler "d`autodétermination".
Un projet de résolution sur le Mali proposé par la France à ses partenaires du Conseil de sécurité de l`ONU, presse la Cédéao et l`Union africaine (UA) de préciser dans les 30 jours les modalités d`une intervention militaire pour reconquérir le nord du Mali.
Le texte, dont l`AFP a obtenu copie, invite aussi le gouvernement malien et les rebelles touareg à "ouvrir dès que possible un processus de négociation crédible afin de rechercher une solution politique viable respectant la souveraineté, l`unité et l`intégrité territoriale du Mali".
Le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon devra se concerter avec la Cédéao et l`UA pour présenter dans un délai de 30 jours des "recommandations détaillées" en vue d`une intervention, notamment "un concept opérationnel" et une liste de troupes.
Le texte, qui peut encore faire l`objet d`aménagements, dénonce les
violations des droits de l`Homme dans le Nord et demande aux groupes rebelles de se dissocier, sous peine de sanctions, des "organisations terroristes" comme Aqmi.
Bamako a demandé officiellement à l`ONU un mandat pour une "force militaire internationale" avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l`aideraient à reconquérir le nord du pays.
Des pays comme la France, en pointe sur le dossier malien, et les
Etats-Unis, sont prêts à fournir une aide logisitque et technique à cette force.