PARIS, Le président François Hollande a catégoriquement rejeté jeudi sur RFI/France24/TV5Monde toutes négociations préalables à une intervention militaire africaine au Nord-Mali, une proposition avancée la veille par le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon.
"Discuter avec qui ? Avec Aqmi? Qui peut imaginer qu`il puisse y avoir là des conversations qui puissent être utiles?", a déclaré le chef de l`Etat français à la veille de son premier déplacement en Afrique depuis son élection.
M. Hollande était interrogé sur la position de M. Ban qui avait plaidé mercredi pour qu`"avant toute opération militaire, il y ait des négociations politiques et un dialogue" dans un entretien avec l`AFP.
"Discuter? Mais avec qui? avec des terroristes qui se sont installés dans le Nord-Mali? Qui imposent une loi, la charia, et qui coupent des mains, et qui détruisent des monuments jusque là considérés comme au patrimoine de l`humanité?", a insisté M. Hollande.
Il a en revanche ouvert la porte aux forces politiques maliennes "laïques qui veulent prendre part à la réconciliation nationale".
Le chef d`Etat français a de nouveau plaidé, "au nom de la paix, au nom des droits humains", pour "une résolution aux Nations unies, au Conseil de sécurité, dans les jours qui viennent sur le principe d`une force qui pourrait être déployée si les Africains en décidaient".
"Et ensuite il y aurait une autre résolution du conseil de sécurité pour mettre en oeuvre ce que pourrait être cette force", a-t-il ajouté.
Le chef de l`Etat a rappelé que la France offrirait si on lui demande un "soutien logistique", "mais pas d`hommes au sol".
Interrogé sur l`attitude de l`Algérie, réticente à intervenir au Mali, M. Hollande a estimé que ce pays avait "payé un tribut suffisamment lourd pour lutter contre le terrorisme pour qu(`il) ne vienne pas lui donner la leçon".
"L`Algérie regarde avec distance une possible intervention. A moi de rassurer l`Algérie", a dit M. Hollande, qui doit se rendre dans quelques semaines à Alger.
L`Algérie comme la France a plusieurs ressortissants actuellement retenus en otages par Aqmi>.
François Hollande a réaffirmé que Paris faisait "tout" pour obtenir la libération de ses six otages au Sahel. "Nous faisons en sorte que toutes les pistes, tous les contacts soient utilisés pour les libérer", a-t-il dit.
"Nous avons deux devoirs: libérer nos otages et libérer le Mali des terroristes", a insisté M. Hollande pour qui ces deux objectifs "ne sont pas contradictoires".
"Au contraire même, je pense que les ravisseurs savent bien ce qui peut arriver, donc peuvent être dans une disposition de relâcher le plus rapidement possible nos ressortissants", a-t-il estimé.
"D`ailleurs, puisque je suis devant vous, je m`adresse à tous", a dit le chef de l`Etat. "Qu`ils m`entendent bien s`ils sont devant l`écran ou la radio : nous voulons la libération de nos otages et nous ferons tout pour qu`il en soit ainsi", a-t-il ajouté.