Des milliers de personnes ont marché hier dans le centre de Bamako pour réclamer l`intervention d`une force armée ouest-africaine pour reconquérir le Nord du pays occupé par des groupes islamistes.
Véritable démonstration de force. Les manifestants brandissaient banderoles et pancartes affirmant leur soutien à l`armée malienne, au Premier ministre Cheikh Modibo Diarra et à la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cedeao) qui prépare l’envoi de soldats dans le Nord avec le soutien de l’Onu et de pays occidentaux. « Capitaine Sanogo, tous les militaires au front », indiquait une banderole, rapporte l’Afp qui a couvert la marche. Selon elle, d’autres slogans et banderoles fustigeaient la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) qui avait lancé l’offensive dans le Nord en janvier. Faut-t-il rappeler que le Mnla s’est d`abord allié aux groupes islamistes armés, avant d’être évincé du Nord du pays par ces groupes. « Ni l’indépendance, ni l’auto-détermination pour les apatrides du Mnla », pouvait-on lire sur une des banderoles. Le Mnla, qui après le lancement de son offensive avait décrété
l`indépendance du Nord qu’il dénomme Azawad (les deux-tiers du territoire malien), est récemment revenu sur cette revendication rejetée par la grande majorité des Maliens et par la communauté internationale, pour parler «d’autodétermination».
30 jours pour préciser les modalités de l’intervention
Un projet de résolution sur le Mali proposé par la France à ses partenaires du Conseil de sécurité de l`Onu, presse la Cedeao et l`Union africaine (Ua) de préciser dans les 30 jours les modalités d`une intervention militaire pour reconquérir le Nord du Mali. Le texte invite aussi le gouvernement malien et les rebelles touarègs à « ouvrir dès que possible un processus de négociation crédible afin de rechercher une solution politique viable respectant la souveraineté, l`unité et l`intégrité territoriale du Mali ». Hier sur Rfi, le président français, François Hollande, a dit tout son optimisme quant à la bonne issue de cette résolution. «Je pense qu’au Conseil de sécurité, il aura une volonté de mettre cette force en place », a-t-il soutenu. Le secrétaire général de l`Onu Ban Ki-moon devra se concerter avec la Cedeao et l’Ua pour présenter dans un délai de 30 jours des « recommandations détaillées» en vue d`une intervention, notamment « un concept opérationnel» et une liste de troupes.
Le texte, qui peut encore faire l’objet d’aménagements, dénonce les violations des droits de l`Homme dans le Nord et demande aux groupes rebelles de se dissocier, sous peine de sanctions, des « organisations terroristes » comme Aqmi. Bamako a demandé officiellement à l`Onu un mandat pour une «force militaire internationale » avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l`aideraient à reconquérir le Nord du pays. Des pays comme la France, en pointe sur le dossier malien, et les Etats-Unis, sont prêts à fournir une aide logistique et technique à cette force.