Le Conseil de sécurité a fait montre de trop de prudence sur la crise malienne. Sans se prononcer sur une intervention militaire de la CEDEAO, il demande davantage de détails sur la guerre préconisée : les objectifs, les modalités d’intervention, le coût, les pays intervenants, qui financera, l’évaluation des conséquences humanitaires, les types et quantités d’armes à déployer au front.
Le peuple malien comptait sur une intervention rapide soit de notre armée qui aux dernières nouvelles a reçu depuis le coup d’état un important lot d’armement ou soit celle des forces de la CEDEAO, selon le souhait formuler par les chefs d’Etats pour résoudre la crise sécuritaire. De cette date à maintenant, la CEDEAO à fait quatre échecs à l’ONU sur la question sans parvenir à faire adopter son plan de bataille. Cela me semble être un manque de volonté de la part de l’ONU.
Tantôt, l’ONU ne veut pas s’engager et supporter une partie des ardoises salées d’un déploiement des milliers de soldats qui vont être engagés dans une aventure dont nul ne sait la fin des opérations. En effet, pour l’ONU en donnant sa caution pour un tel déploiement, elle s’engage de facto à soutenir financièrement certaines dépenses que la CEDEAO et l’Union Africaine ne peuvent pas seules supporter.
Tantôt d’autres réserves sont évoquées par les nations unies pour écarter l’intervention militaire, c’est la tension politique dans certains pays de la sous région considérés comme des puissances régionales telle que : le Nigéria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire etc.…
‘’Chat échaudé craint l’eau froide’’ a-t-on l’habitude de dire.
C’est le cas des nations unies avec deux déboires successifs qui poussent cette organisation à se montrer de plus en plus prudente concernant les guerres d’occupations. Il s’agit des bourbiers Irakiens et Afghan, qui en définitive se sont terminés en fiasco militaire.
Nous constatons aussi que l’ONU voudrait que la CEDEAO, qui a pris l’initiative puisse s’engager plus activement et formellement dans la guerre, sans attendre une aide quelconque dans un premier temps. Cela n’est pas possible, car ce sont les fonds qui manquent le plus à la CEDEAO. Conclusion : Trop de discours et de réunions mais peu d’actes concrets de la part de l’ONU, des USA, et de la CEDEAO. Pour toutes ces raisons, l’armée malienne doit aller combattre et gagner le nord afin de dorer son blason.
II. Les Conditionnalités déroutantes des USA
Les USA sont convaincus que les islamistes disposent d’importants armements repris à l’armée régulière malienne lors de ses différents replis stratégiques en Mars 2012 et des armes sophistiquées rapportées des arsenaux de Kadhafi. Pour les USA les forces sont non seulement inégales, mais aussi le Mali n’a plus de forces armées capables de faire la guerre. C’est pourquoi les USA proposent une solution politique et diplomatique selon Johnnie Carlson sous secrétaire d’état adjoint chargé des questions Africaines et le Patron de Africom.
Pour les USA, cette solution politique passe par l’organisation d’élections générales sur le tiers du territoire Malien non occupé tout en excluant les populations du nord des dites élections. Les USA trouvent également que les demandes de la rébellion Touareg sont légitimes et que le Mali devra par conséquent négocier avec elle. Signalons que depuis l’arrivée de ATT le Mali n’a fait que négocier depuis 1992 jusqu’à nos jours sans résultat concret.
Ces conditionnalités déroutantes doivent pousser l’armée malienne à récupérer rapidement le nord sans attendre l’appui de quiconque.
III. La Constance de l’engagement de la France nouvelle a des raisons inavouées
Depuis l’avènement de François Hollande à la présidence Française, il a fait preuve de constance et de cohérence dans sa position concernant la crise sécuritaire Malienne en dépit du fait que six de ses ressortissants sont détenus en otage par les islamistes au nord depuis Septembre 2010.
En s’engageant, la France sait bien que la vie de ses ressortissants en otage est en danger. Malgré cela, la France tient sa promesse d’appuyer logistiquement notre pays en cas d’intervention. Cependant cet engagement de la France et de son médiateur le Burkina à des dessous cachés du fait de leur activisme en coulisse pour remettre en scelle le MNLA et Ansardine en imposant au Mali des négociations avec ces groupes armés. Ces deux groupes sont tous des terroristes et sont les caïmans d’un même marigot. Les autorités maliennes doivent être conséquentes d’abord avec elles même et ensuite avec le peuple du Mali. En refusant de s’asseoir à la même table que ces indignes de la nation qui avaient proclamé une fantomatique république de l’AZAWAD refusé par le Monde entier, elles feront preuve de loyauté envers Mali.
Si les autorités faisaient le contraire, alors elles trouveront sur leur chemin, le peuple malien debout pour les déposer à la suite d’une nouvelle révolution pour haute trahison de la nation. C’est le schéma de position du Mali qui serait en marche.
C’est pour toutes ces raisons que l’armée malienne doit immédiatement s’engager dans la libération du nord.
IV. L’Algérie un pays ami et ennemi à la fois
Si certains européens pensent que l’insécurité au sahel est créée et entretenue par l’Algerie, les Maliens aussi ne sont pas loin d’y croire, au vu de l’implication de l’Algérie dans les règlements des différents conflits entre les Touareg de Kidal et l’Etat Malien.
Le cas le plus frappant est celui de 2006 avec la signature de l’accord d’Alger, ou l’Algérie a imposé à ATT et Kafougouna, qui ont été les deux seuls interlocuteurs des rebelles touaregs et de l’Algérie, à faire assurer la sécurité des régions nord par des rebelles touaregs intégrés sans l’armée Malienne. C’est ainsi que ces nouvelles forces ont ouvert la voie aux trafics d’armes et de drogue dans le sahel. Conséquence, les narcotrafiquants et les bandits armés se sont équipés et avec l’appui d’AQMI et Ansardine, ils ont mis en déroute, toute une armée nationale qui a finalement choisi le déshonneur à la mort.
L’Algérie en tant que pays réfractaires à la guerre contre les Islamistes terroristes du nord ne doit pas oublier qu’elle a livré dans le passé, la plus féroce des guerres contre eux. Ils ont abandonné le territoire de l’Algérie pour s’installer sur celui du Mali par la suite.
L’Algérie ne veut plus les voir retourner sur son territoire c’est pourquoi elle demande au Mali de régler son problème par les voies politiques et diplomatiques.
S’il est vrai qu’au Mali ou ailleurs dans le monde, personne ne veut prendre langue avec ces terroristes, alors l’armée Malienne n’a plus d’autres choix que la guerre totale pour une fois contre ces extrémistes religieux (Ansardine et AQMI) narcotrafiquants (MUJAO) et indépendantistes touareg (MNLA)
V. Lorsque l’ordre est perturbé par le désordre, il faut un désordre supérieur pour rétablir l’ordre.
On se demande aujourd’hui, si le Mali constitue un Etat encore ? Les juristes constitutionnalistes me corrigeront certainement !
Au sens juridique du terme, l’Etat se définit par un territoire donné, dans lequel vit une population qui est placée sous l’autorité de pouvoirs publics qui exercent leur domination à l’intérieur de cet espace. L’état est caractérisé par le fait qu’il dispose du ‘’monopole de la contrainte légitime’’ sur son territoire.
L’état est constitué en somme:
· d’un territoire (des frontières dans lesquelles s’exerce une autorité)
· d’une identité nationale : l’état attribue à certains le titre de nationaux et à d’autres celui d’étrangers, la citoyenneté est le plus souvent réservée aux nationaux qui élisent des représentants.
· d’une souveraineté : l’état dispose de la justice, de la police et l’armée pour faire respecter ses lois, et ses ordres et ses frontières.
Rien de tout cela n’existe de nos jours à cent pour cent à cause de la crise sécuritaire dans les régions du nord Mali.
Aujourd’hui la cohésion du Mali est hypothéquée du fait que les communautés qui le composent ne parlent plus le même langage. Le monopole de la contrainte légitime n’appartient plus au seul pouvoir central de Bamako. Une partie de notre communauté de citoyens ne partage plus les mêmes valeurs que le reste de la communauté malienne.
L’entité administrative qui est le ‘’cœur de l’Etat’’, qui a pour but de régler et d’organiser la vie du pays est absente dans les régions du nord.
Le système politique qui est inséparable de la vie d’un état est de plus en plus malmené par certains groupes sociaux qui veulent prendre un pouvoir particulier et ou influencer les décisions de ceux qui gouvernent.
Dans la même logique que précédemment on peut se demander si le Mali constitue t-il encore une nation ?
Selon une définition couramment utilisée par les constitutionnalistes la nation est un ensemble formé d’hommes et femmes constituant une communauté humaine et politique à l’intérieur d’un territoire défini. A l’intérieur de ce territoire défini se construit une identité nationale au moyen d’une langue commune, d’une histoire partagée et d’une tradition juridique qui délimite des lois communes à un ensemble donné. Par conséquent elle se caractérise par :
· sa souveraineté : Une nation est soumise à aucune autorité extérieure sans son consentement. L’élection confère aux dirigeants une légitimité d’où découle leur souveraineté.
· son allégeance politique : l’appartenance des individus à la nation dépasse toutes leurs autres appartenances (familiales, religieuses, linguistiques, etc..).
· son universalité : la nation est un modèle universalisable.
Rien de tout cela n’existe de nos jours en totalité au Mali.
L’armée malienne a le devoir de nous rendre ces attributs perdus depuis huit mois.
Un proverbe Bamanan dit ceci
‘’La fuite au combat n’exclut pas la bravoure, c’est le défaut de retour qui est condamnable’’
VI. Trop de discours et zéro acte posé par le Président par Intérim
Les populations ont raison de se montrer impatientes envers Dioncouda TRAORE, le Président de la transition. Lorsque je parle de populations, il s’agit de la classe politique, des forces vives, de la société civile, des religieux qui ne voyent aucun acte qui puisse convaincre les maliens et leur armée.
Dioncouda ne se réveille pas encore de son sommeil, pour appliquer les remèdes souhaités par les Maliens et la communauté internationale.
La preuve, c’est qu’à chaque occasion, il se fait désavouer par l’ensemble de la classe politique et le malien lamda. Parce que pour lui, le rôle d’un président c’est de faire des discours poétiques, sans effet concret sur la situation actuelle du pays.
Va-t-il comprendre que son rôle, c’est de tirer le Mali de trous noirs dans lequel le pays se trouve depuis huit mois.
En résumé, il est à la fois hésitant et peu engagé. Son comportement joue contre le temps. Même dans la circulation routière, le doute et l’hésitation sont les principales causes d’accidents à plus forte raison en politique et à un moment où l’état est en danger.
Dioncouda doit s’assumer pour une sortie de crise rapide et définitive conformément à l’appel qui lui a été lancé par le Parlement de la CEDEAO réuni à Abuja (Nigéria) du 24 Septembre au 9 Octobre 2012. Voila qui est bien dit.
VII. Le temps de la négociation est passé, place à la guerre totale
Il y a plus de huit mois, que l’ancien Président avait tendu la perche pour la négociation en vain. Le capitaine SANOGO dans son allocution de prise de pouvoir le 22 Mars a également montré que son équipe était disposée dans un premier temps à la négociation.
Les rebelles du MNLA et les terroristes religieux ont eu comme prétexte qu’ils n’ont pas en face, un régime légitime. Lorsque Dioncouda en tant que Président par intérim, à l’occasion du 52ème anniversaire de l’indépendance du Mali s’est dit disposé dans tous les cas au dialogue, ils n’ont jamais répondu à cette demande.
Nous déduisons de ce silence du MNLA et des terroristes religieux que le Premier Ministre a bien raison de dire que ceux qui veulent nous entrainer dans ce schéma veulent nous faire perdre du temps, au moment ou les populations du nord souffrent au degré supérieur.
‘’Lorsqu’on veut te terrasser et que tu te couches à terre on doit te foutre la paix, mais en dépit de cela, si on veut te tirer à terre, comme un chien mort, n’accepte pas cela. L’armée malienne ne doit pas accepter d’être tirer à terre.
Cependant là où le doute se manifeste sur la capacité de l’armée malienne, ce sont les nombreuses affectations dans les différents cabinets ministériels, des officiers qui maitrisent bien le nord Mali.
Et si on affectait à chacun des officiers généraux avec sa troupe un cercle du nord et à chacun des colonels nommés dans les cabinets ministériels et sa troupe une commune, les régions occupées peuvent être libérées en moins de 3 mois j’en suis sûre.