A l’appel du FDR et du COREN, des milliers de personnes ont marché hier pour soutenir les autorités de la transition et demander à la communauté internationale d’aider notre armée à bouter les bandes armées hors de nos frontières
Pour la libération rapide du septentrion de notre pays et avec le soutien militaire de la CEDEAO, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), et le Collectif des ressortissants du Nord (COREN) ont organisé hier une grande marche citoyenne.
Les manifestants se comptaient par milliers. Il était précisément 9 heures, quand le top départ a été donné à la place de la Liberté en face du ministère de l’Education. Les manifestants sortaient de toutes parts pour se fondre dans la foule. Jeunes, vieux mais surtout femmes et jeunes ont peuplé les rues de Bamako Coura. Dans la foule, on distinguait des personnalités du monde politique notamment des parlementaires et des anciens ministres, mais aussi des anonymes venus manifester leur adhésion à la cause patriotique de la libération des régions du Nord.
Les leaders de plusieurs partis politiques et d’associations nées au lendemain du coup d’Etat du 22 mars ont aussi battu pavé. La presse nationale et internationale ne pouvait, évidemment, pas manquer le rendez-vous. Le dispositif de sécurité n’a montré aucune défaillance. En effet, policiers et gendarmes ont encadré les marcheurs dans une discipline exemplaire. Aucun incident n’a été signalé.
Les slogans sont d’une grande variété : « Nous soutenons l’Armée pour une action » peut-on ainsi lire sur un pancarte signée par le COREN. D’autres placards de partis politiques délivrent le même message. « MNLA: Apatrides et traitres des populations maliennes », lit-on sur une autre pancarte distribuée aux marcheurs par les organisateurs. « Oui à l’intervention de la CEDEAO et de la Communauté internationale en appui », scandaient les marcheurs, galvanisés par une chanson de la célèbre cantatrice Djénéba Seck, dédiée à l’Armée malienne.
L’itinéraire de la marche atteste de son importance. Partie de Place de la liberté elle s’est achevée sous les pieds du monument de la Paix. La paix, symbolisée par une colombe toute blanche qui prend son envol. La marche citoyenne passe ainsi par le monument de l’Indépendance, un autre symbole. Tout le long du trajet, des slogans d’encouragement à l’endroit des forces armées et de sécurité fusent. D’autres appellent la CEDEAO à accélérer le processus de déploiement de la force en attente.
Au passage, des curieux et des passants applaudissent les marcheurs qui ont battu le pavé pendant des heures pour soutenir les autorités de la transition et demander à la communauté internationale d’aider notre armée à bouter les forces obscurantistes hors de nos frontières.
Au milieu d’une foule hypermotivée, Kadidiatou Aboubakar, une jeune femme de 38 ans, marche avec un nourrisson au dos. Le bébé transpire beaucoup, mais il arrive tout de même à dormir, sous le poids de la fatigue et de la chaleur. Sa maman confie qu’en marchant, elle accomplit un devoir patriotique. Même sentiment du devoir citoyen chez Madani Touré qui précise qu’il n’est pas venu soutenir un parti politique, ni un regroupement de pro ou d’anti putsch, mais qu’il marche pour « un Mali uni, laïc et libre ».
Il y a aussi cette image plein de symbole : un handicapé physique arborant les couleurs nationales qui scande sans interruption : « Vive le Mali, libérez le Nord ».
En longeant le Monument de l’Indépendance, un banderole affiche : « il est temps d’agir ! ». Une autre lui fait écho : «Nous soutenons l’Armée malienne ». Les mêmes messages sont inscrits sur des dizaines d’affiches brandies par des dizaines de jeunes. Les conducteurs des voitures bloquées aux différents carrefours, prennent des clichés souvenirs à l’aide de leurs téléphones portables.
Au terminus, c’est à dire au Monument de la Paix, les organisateurs juchés sur une tribune, ont délivré des messages de soutien aux autorités de transition, à l’armée et aux efforts des amis du Mali. Le dernier acte de cette marche – qui a mobilisé près d’une dizaine de milliers personnes, selon les organisateurs – a été la remise d’une déclaration commune du FDR et du COREN au Premier ministre par l’intermédiaire de son directeur de cabinet.