Le nom de Me Kassoum Tapo est cité pour succéder à Pr. Dioncounda Traoré à la présidence de l’Assemblée nationale. L’avocat bénéficie du soutien de son parti
Le poste de président de l’Assemblée nationale du Mali est vacant depuis le 12 avril 2012. Ce jour-là, le président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré a prêté serment devant la Cour suprême pour devenir le président par intérim de la République du Mali après la démission du président ATT, renversé par un putsch militaire le 22 mars.
Depuis le départ de Dioncounda Traoré, son intérim est assuré par son 1er vice-président Younoussi Touré. Celui-ci est le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), la deuxième force politique du pays représentée à l’Assemblée nationale après l’Adéma/PASJ avec 29 députés.
Le fait que le poste de présidence de l’Assemblée nationale (par intérim) disent certains revient au 1er vice-président Younoussi Touré, n’est pas fortuit. Il repose sur le statut et règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Selon les statuts et règlement intérieur de l’Assemblée nationale notamment en son article 17, en cas de vacance du poste du président de l’Assemblée nationale, il est occupé par les vice-présidents selon l’ordre de préséance.
C’est donc à ce titre que le 1er vice-président, Younoussi Touré (URD) dirige les travaux de l’Assemblée nationale. Sous sa présidence, les députés ont déjà eu à voter deux résolutions, l’une contre la déclaration du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) sur l’indépendance de l’Azawad et l’autre sur l’ouverture d’un corridor humanitaire pour acheminer l’aide aux populations du Nord et aux déplacés.
Mais tout porte à croire que « l’Abeille » n’est pas prête à abandonner son fauteuil de président de l’Assemblée nationale aux mains d’une autre formation politique pour la raison principale que l’Adéma/PASJ tient à ce que les statuts et le règlement de l’AN soient appliqués dans toute leur plénitude, c’est-à-dire, que « le bureau de l’Assemblée nationale reflète la configuration de l’Assemblée nationale ».
Or en l’état actuel des faits, l’Adéma/PASJ n’occupe point la présidence de l’Assemblée nationale malgré qu’elle demeure la première force politique du pays. Par ailleurs, l’Adéma/PASJ se veut respectueuse de la convention signée entre elle et l’URD et cette convention attribuerait les postes aux partis politiques représentés à l’AN selon le nombre de députés obtenus. Cette même convention accorde à l’Adéma la présidence et à l’URD, la vice-présidence.
C’est donc en toute logique que personne ne sera surpris quand le parti majoritaire sollicitera une session extraordinaire sur un ordre du jour portant sur l’élection du président de l’Assemblée nationale ou d’un remembrement du bureau. L’Assemblée nationale peut se réunir en session extraordinaire à la demande du Premier ministre ou de la majorité de ses membres sur un ordre du jour déterminé.
Pour le moment, le nom de Me Kassoum Tapo est cité pour succéder au Pr. Dioncounda Traoré. Me Tapo bénéficie du soutien de son parti l’Adéma/PASJ. Nombreux sont aussi ses collègues de l’Hémicycle qui pensent qu’il est à mesure de conduire à bien les travaux de l’Assemblée grâce à ses aptitudes professionnelles et politiques.
Si la course pour la présidence de l’AN était ouverte, elle n’est pas gagnée d’avance pour le parti majoritaire. Certes les chances de gagner des « Rouges et blancs » sont réelles à cause de leur majorité relative et du soutien éventuel de leurs alliés, mais à l’heure où c’est le CNRDRE qui détient le vrai pouvoir, il n’est pas exclu qu’il y ait un troisième « larron » pour leur subtiliser la place.