La salle de réunion « Kadari Bamba » de l’Assemblée nationale a abrité, jeudi, une rencontre entre la coalition « Publiez ce que vous payez » (PCQVP-Mali) et les députés pour installer un réseau sous-régional de parlementaires sur la gouvernance dans les industries extractives. La session participe de la mise en œuvre du programme d’activités 2014-2015 du projet « Plaidoyer dans les industries extractives » de la coalition financée par Oxfam. La réunion, présidée par le président du Réseau des parlementaires pour la mine africaine (REPEMA), Boubacar Sissoko, s’est déroulée en présence de la présidente de PCQVP-Mali, Mme Barry Aminata Touré, des membres de la coalition et de ceux du réseau parlementaire.
Si l’implantation des compagnies minières a favorisé la réalisation de plusieurs infrastructures de développement comme des écoles, des centres de santé, etc., elle a aussi entrainé des bouleversements au sein des communes. En effet, les mines ont créé d’énormes dommages en matière de respect des droits de l’homme, d’accès à la terre, aux revenus, à la santé, à l’éducation.
Tous ces problèmes justifient la création d’un réseau sous-régional des parlementaires sur la gouvernance dans les industries extractives. Ce qui, de l’avis de la coalition, va permettre d’élaborer et de mener des actions de plaidoyer en faveur de la transparence des revenus tirés de l’exploitation minière. La présente rencontre visait donc à discuter avec le REPEMA de la mise en place d’un réseau sous-régional de parlementaires sur la gouvernance dans les industries extractives. Dans cette perspective, la coalition PCQVP était chargée de convaincre les parlementaires de la nécessité de cette union sous-régionale.
Ce réseau parlementaire sous-régional sur les mines, a ainsi expliqué Mme Barry Aminata Touré, reposera sur le fondement que les ressources financières issues de l’exploitation minière et pétrolière, éléments particuliers du budget, représentent un des domaines d’intérêt des parlementaires parce qu’elles sont étroitement liées à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté et des inégalités. Vu sous cet angle, de l’avis de la présidente de la coalition PCQVP-Mali, l’exploitation minière et pétrolière peut affecter positivement ou négativement la vie des citoyens que les députés représentent au parlement. Mme Barry a expliqué que ce réseau, une fois implanté, facilitera le rôle des parlementaires dans le suivi, l’interpellation du gouvernement et aussi dans la proposition d’alternatives dans la gestion des industries extractives dans notre pays.
En effet, les questions relatives à l’exploitation minière sont complexes. Selon la présidente de PCQVP, aucune organisation faisant un travail non inclusif des différents acteurs du développement, ne pourra aboutir à des résultats dans la transparence de la gouvernance du secteur minier et pétrolier.
Boubacar Sissoko a salué l’initiative de la coalition et l’a assurée de la disponibilité du réseau des parlementaires qu’il préside à accompagner et soutenir l’initiative. Cela, dira-t-il, pour la simple raison que le réseau sous-régional des parlementaires sur la gouvernance dans les industries extractives offre l’opportunité de travailler en synergie pour plus de transparence dans la gouvernance des industries extractives. Il a rappelé à cet effet que l’Etat est en pourparlers avec les sociétés minières dans notre pays pour corriger certaines lacunes dans ce domaine. Selon Boubacar Sissoko, ce réseau sera un cadre de plaidoyer multi pays qui va plaider pour un changement positif afin que nos Etats puissent bénéficier comme il se doit de l’or que nous produisons.
M. A. TRAORE