ALGER - Le ministre de l'Intérieur français Manuel Valls a souligné samedi à Alger qu'il ne s'interdirait avec ses interlocuteurs "aucun sujet", dont le terrorisme et le Mali, peu avant une rencontre avec son homologue Daho Ould Kablia.
"On ne va s'interdire aucun sujet: la relation bilatérale, la question des
déplacements, la problématique de l'immigration bien évidemment et les grands
dossiers qui concernent nos départements ministériels, la lutte contre le
terrorisme, qui concerne très directement la France ces derniers jours, --et
je sais le tribut que les Algériens ont payé au terrorisme-- et puis le
dossier du Sahel, plus particulièrement la crise malienne", a déclaré M. Valls.
Arrivé à Alger par un vol régulier pour une visite de 24 heures destinée à
préparer la visite d'Etat début décembre du président François Hollande, le
ministre français devait, après une série d'entretiens avec son homologue,
dîner avec lui mais aussi avec les ministres algériens des Affaires étrangères
Mourad Medelci et du Commerce, Rahmani, selon des sources diplomatiques.
Dans un entretien au quotidien francophone Liberté publié samedi, M. Valls
a qualifié la coopération des deux pays de "véritablement excellente" dans la
lutte anti-terroriste.
"L'information circule, nos responsables se connaissent et leurs relations
sont quotidiennes", a-t-il ajouté, saluant "l'engagement sans faille des
autorités algériennes".
Concernant l'accord bilatéral de décembre 1968, en cours de renégociation,
qui encadre la circulation et l'emploi des Algériens en France, il a estimé
que "les discussions entreprises depuis trois ans (...) n'ont pas été
inutiles".
Les deux pays tentent en vain depuis plus de deux ans de signer un nouvel
avenant à cet accord.
La négociation sous le gouvernement de l'ancienne majorité de droite, dans
un contexte de politique de maîtrise de l'immigration, n'est pas parvenue à
des résultats. L'Algérie refuse d'être alignée sur le droit commun, ce qui lui
ferait perdre des privilèges contenus dans l'accord de 1968, dont la
réunification familiale sur le sol français.
La France "était prête à certaines avancées, mais en revenant sur quelques
dispositions de l'accord de 1968. Elle a, par ailleurs, le souci de faciliter
la situation des Français vivant en Algérie et souhaite donc que certaines
questions plus larges que l'accord de 1968 soient abordées", a déclaré M.
Valls.
Les marges de manoeuvre de la France vis-à-vis de l'Algérie dans le domaine
de la circulation des personnes est limitée puisqu'elle doit se conformer aux
dispositions de l'Union européenne et aux accords de Schengen. Il n'empêche,
selon l'ambassade, que quelque 80% des demandes de visas pour la France
reçoivent une réponse positive.
En visite jusque dimanche, M. Valls est le quatrième ministre français à se
rendre en Algérie en moins de trois mois.