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Résolution sur le mali : LA CEDEAO face à ses responsabilités
Publié le lundi 15 octobre 2012  |  Le Pays


41ème
© Getty Images par DR
41ème Sommet ordinaire de la CEDEAO : Les chefs d`Etat de la CEDEAO réunis dans le but de mettre fin aux crises malienne et Bissau-guinéenne
Vendredi 29 juin 2012. Yamoussoukro,Fondation Félix Houphouët-Boigny


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2071. Ce numéro est à inscrire en lettres d’or dans les annales de l’histoire du Mali. Il représente la première résolution de l’ONU adoptée dans le processus vers une intervention militaire dans le Nord du pays sous occupation islamiste et terroriste. Il s’agit, certes, d’un premier pas qui en appelle d’autres. Il n’empêche que cette résolution a le don de jeter les jalons d’une action militaire pour libérer une partie du Mali. En Côte d’Ivoire, on avait parlé de « force légitime » pour justifier l’usage de moyens militaires pour déloger Laurent Gbagbo du palais présidentiel qu’il usurpait. On pourrait en dire autant du Mali, en ce sens que le dialogue semble avoir atteint ses limites, en ce qui concerne les islamistes radicaux.

Ils sont peu nombreux, ceux qui croient encore en leur bonne foi. A commencer par les Maliens eux-mêmes qui, par milliers, ont marché jeudi dernier à Bamako, à l’appel du FDR (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république) et du COREN (Collectif des ressortissants du Nord) pour soutenir l’option militaire. La veillée d’armes est donc de rigueur tant au sein des dirigeants maliens que de la population. La France, qui est en première ligne à l’ONU pour avoir proposé la résolution, reste aussi très engagée en faveur de l’usage de la force. François Hollande, en dépit de la présence de ses compatriotes pris en otage par les terroristes, ne cesse de le marteler à qui veut l’entendre. La machine de guerre, sur fond d’activisme diplomatique à l’ONU, est donc bel et bien en marche. Les bruits de bottes se font de plus en plus entendre, face à des occupants décidés à ne céder que par la force des baïonnettes. Mais, si l’ONU a donné 45 jours à la CEDEAO pour lui remettre sa dernière copie pour décréter l’entrée en guerre, c’est une façon aussi de donner une ultime chance à la négociation. Ce laps de temps devrait être mis à profit par les partisans du dialogue, pour tenter de ramener à la raison les islamistes. Il y a toutefois des doutes sérieux sur le succès de toute négociation, tant les positions sont tranchées. En dehors du MNLA touareg dont les concessions sur l’indépendance laissent de marbre les Maliens (le gouvernement de Bamako n’ y a pas encore répondu), les groupes armés islamistes maintiennent la charia comme non négociable. Or, c’est l’abandon de cette clause qui est la condition pour asseoir des bases de discussions selon même le négociateur en titre de la CEDEAO, Blaise Compaoré. En tout état de cause, ce dernier a 45 jours pour exercer ses talents de médiateur. Au-delà, il devra sans doute faire le deuil d’un déblocage pacifique de la crise malienne. Car, il serait inimaginable que la CEDEAO échoue à nouveau à répondre aux attentes du Conseil de sécurité, qui veut « des recommandations détaillées et praticables en vue d’une intervention armée, notamment un concept opérationnel, une liste de troupes et une évaluation des coûts ». Au boulot donc, messieurs les experts de la CEDEAO !

Mahorou KANAZOE

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