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Institut d’économie rurale/Sotuba : Le ministre Yaranga Coulibaly en visite de terrain
Publié le lundi 15 octobre 2012  |  Le 22 Septembre


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21 aout 2012. Bamako. Ministre de l`Agriculture, Yaranga Coulibaly.


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Le jeudi dernier, le ministre de l’Agriculture, Yaranga Coulibaly était à la station de recherche de l’Institut d’Economie rurale de Sotuba. Au menu de cette visite, la découverte des différentes unités et les échanges avec les chercheurs.

Vers 10 heures, c’est d’abord au jardin d’agrostologie que la ministre et sa suite se sont rendus pour y voir les quelques 40 espèces de plantes. Des plantes qui servent de fourrage pour le bétail et la restauration des sols. On y trouve la variété locale comme «Segou Fali» et celle venu des pays comme la côte d’Ivoire. «Le Panicum est un fourrage d’espèce graminée et pérenne. Après la phase de recherches, c’est la Direction nationale des industrie et de production animale qui s’en sert pour fournir les utilisateurs qui en ont besoin», nous a expliqué un chercheur.

30 minutes plus tard, le Dr Bino Témé, Directeur de l’IER qui conduit tout le monde sur le site du Programme Sorgho. Ici, c’est une dizaine de personnes qui cravachent dur pour accroître la production de cette denrée à hauteur de 7 tonne/ha. «Dans la région de Sikasso, une association est parvenue, grâce aux résultats de la recherche, à produire assez. La vente du sorgho lui a rapporté 25 millions de FCFA», a commenté le Chef du Programme Sorgho.

Depuis plus de deux ans, le Brésil entreprend dans notre pays une série de recherche pour accroître la production de maïs. A Sotuba, le jeudi dernier, c’est un monde fou qui attendait le ministre Yaranga Coulibaly. Avec une seule doléance : la spéculation foncière qui fait rétrécir le domaine d’exploitation des chercheurs. D’où le cri de cœur du porte parole du Comité des utilisateurs de la recherche agricole : «Monsieur le ministre, nous vous prions de dire au Président de la République et à son Premier ministre que nous avons un souci qui nous coupe le sommeil. C’est la spéculation foncière à laquelle se livrent certains politiciens sur notre domaine. Depuis des années, toute notre terre sur laquelle nous faisons des expérimentations est vendue. Il ne nous reste qu’une petite portion. Même cette petite portion est menacée. Nous vous prions donc de leur dire de demander à ces personnes de laisser cette petite zone qui nous reste. C’est une prière, un vœux…».

De façon spontanée, le ministre Yaranga Coulibaly a répondu : «nous ferons tout pour que le domaine qui vous reste soit préservé. Je vais, pour ce faire user, voire abuser de tous les pouvoirs que je détiens pour convaincre le Président de la République et le Premier ministre afin qu’ils prennent des mesures qui vous épargneront de la spéculation foncière».

Il faut reconnaître que le domaine de recherche de la station de Sotuba n’a cessé de se rétrécir ces 20 dernières années. De 1083 ha, on est aujourd’hui à seulement 265 ha. Le cri de cœur en vaut donc la peine.

En salle, dernière étape de la journée marathon de Yaranga Coulibaly, le Directeur de l’IER a présenté la structure qu’il dirige ainsi que les difficultés auxquelles elle est confrontée.

Rappelons que l’Institut d’Economie Rurale (IER) est la principale institution de recherche au Mali pour la mise en œuvre de la politique nationale de recherche agricole. L’IER représente plus de 70% des potentialités en matière de recherche agricole. Depuis 1990, l’IER a entrepris un processus de restructuration qui lui a permis d’améliorer ses performances scientifiques et techniques tout en tout en rapprochant des utilisateurs finaux des résultats de la recherche. La décentralisation de l’IER a permis de couvrir l’ensemble des zones agro-écologiques du Mali en matière de structures de recherche.

Ainsi six Centres Régionaux de Recherche Agronomique (CRRA) ont été créés et repartis dans tout le pays (Kayes, Sotuba, Sikasso, Niono, Mopti et Gao). Les centres opèrent sur le terrain à travers neuf stations et treize sous-stations. En plus des stations et sous-stations, les activités de recherche sont également menées chez les producteurs et au sein des organismes de développement rural.

Des difficultés que connaît l’IER, on peut retenir l’insuffisance de financement, le vieillissement du personnel dont la moyenne d’âge est de 50 ans, l’insuffisance et vieillissement de certains équipements de laboratoire, la non sécurisation du domaine foncier de la recherche…

A la fin de la visite, le ministre de l’Agriculture, Yaranga Coulibaly, s’est dit «satisfait de ce qu’il a vu et a encouragé les chercheurs à travailler davantage pour que l’agriculture se développe plus».

Paul Mben

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