Les syndicats des travailleurs de l’axe ferroviaire Bamako - Dakar se sont réunis en assemblée générale pour examiner les conclusions de la réunion des ministres au Sénégal.
Le 5 octobre 2012, les ministres maliens et sénégalais en charge des transports ferroviaires étaient en conclave à Dakar sur la concession de l’axe ferroviaire Dakar-Bamako. L’objectif de cette rencontre était de valider les travaux des experts du comité ad hoc chargé de la mise en œuvre de la réforme institutionnelle.
Un changement qui prévoit la création de deux sociétés de patrimoine et d’une société d’exploitation privée, la mise en veilleuse de la création de l’organe de régulation et la dilution de ses activités dans celles des sociétés de patrimoine, la modernisation du réseau ferroviaire en adoptant de façon résolue l’attraction électrique et l’écartement standard. Mais avant, les deux pays s’engagent à régler les créances de la société Transrail, à hauteur de 3 104 000 000 Fcfa, et à financer un programme d’investissement d’extrême urgence (PIEU) avant la fin du mois de novembre 2012. Une prorogation du délai de grâce sera accordée à Transrail en vue de permettre à cette société de faire face à ses engagements vis-à-vis de ses prestataires.
C’est cette réforme en vue qui a échauffé les esprits au sein des travailleurs de Transrail qui ont cru à la nationalisation de leur société. Ce qui a poussé les différents syndicats des travailleurs à se concerter. Jeudi dernier, une assemblée générale extraordinaire a donc été organisée dans la cour du Syndicat des travailleurs du rail (Sytrail). Pendant près de deux heures, son secrétaire général, Abdoulaye Berthé, s’est évertué à répondre aux préoccupations des travailleurs. De ses explications, il ressort que la révision institutionnelle en vue n’est pas forcément une bonne initiative dans la mesure où elle a été initiée sans la consultation ni l’avis des différents syndicats. Selon lui, eux ne connaissent que Transrail qui leur assure un salaire régulier, des prestations régulières, un emploi permanent. Auparavant déjà, ils s’étaient opposés à l’arrivée de 200 Chinois après le licenciement de 700 Maliens.
Aujourd’hui avec plus de 1600 emplois garantis par Transrail, il n’est pas question de s’engager dans d’autres aventures à l’issue incertaine, d’autant plus que, contrairement au Sénégal, le Mali n’est pas prompt à débourser des fonds pour la bonne marche de la société.
En définitive, les responsables syndicaux ont rassuré les travailleurs sur les perspectives de leur emploi. Ils ne reculeront devant rien pour défendre efficacement leurs intérêts et la pérennité de leurs emplois.