Après avoir inscrit son nom dans l’histoire du Mali en rendant sa démission suite à une obscure affaire au tribunal de Kati, Malick Coulibaly, signe son retour sur la scène nationale. En effet, il occupe le portefeuille de la justice suivant le décret n°194/P-RM du 24 avril 2012 portant nomination des membres du gouvernement de transition que dirige le Premier ministre Cheick Modibo Diarra.
Malick Coulibaly, Ministre Justice
«On se fatigue pour rien chacun ne suit que son destin», a-t-on l’habitude de le dire en langue nationale Bambara. Partant de ce principe philosophique ancré dans notre société qui peut s’opposer à la volonté de Dieu? Personne !
On se souvient, il y a quelques années, Malick Coulibaly a été qualifié de tout par les uns pour avoir démissionné suite à une affaire au tribunal de Kati et qui opposait un pauvre berger à un richissime opérateur économique. Au même moment, les autres l’ont apprécié pour sa conviction intime et son courage. À preuve, le grand Jean Baptiste Placa de RFI avait consacré l’une de ses chroniques sur cet oiseau rare qui a su dire non lorsqu’on lui a demandé d’altérer la vérité en tant que substitut du procureur de Kati. Au Mali, Malick Coulibaly est la deuxième personne à rendre son tablier après Zoumana Sako l’un des Premiers ministres de l’ancien président Moussa Traoré.
Quand on est compétent on ne craint rien !
C’est pourquoi, plus tard, Mr Coulibaly s’est retrouvé au Programme des nations unies pour le développement (PNUD) où il percevrait, selon une source, un salaire de plusieurs millions de Cfa. Comme pour prouver l’existence de la providence, aujourd’hui, bon an mal an, le jeune Coulibaly est porté au pinacle en tant que ministre de la justice.
Cependant, il convient de souligner qu’il a désormais et seulement deux mais très lourds défis à relever. 1- Ne pas permettre à ses détracteurs (tout le monde en a certes) d’avoir raison sur lui eu égard à son exemplarité passée. 2- Savoir refuser les offres en faisant correctement son travail. Ces deux politiques permettront à Malick Coulibaly d’engranger d’autres points positifs. Il va ainsi consolider sa réputation, faire renaitre l’espoir chez ses concitoyens déçus de l’avenir du pays et accéder ultérieurement à des responsabilités plus importantes que celles qui sont, aujourd’hui, les siennes.
La récompense revient toujours aux méritants
En tout cas, un immense espoir est placé en lui. Et tout le monde sait que ses tâches seront exaltantes puisqu’il dirige un domaine qui cause beaucoup de soucis aux Maliens. Surtout que les dossiers qui vont lui être transmis épinglent ceux qui ont fait saigner notre pays en misant sur l’impunité. Certaines de ces affaires scandaleuses dorment encore dans les tiroirs. On peut en citer : le Fond mondial, l’office du Niger, l’initiative riz, l’avion transportant de la cocaïne qui a atterri au nord, la falsification de 31 arrêtés de Abou Bakar Traoré ancien ministre de l’économie et des finances relatifs à l’importation de carburants et la surfacturation des motos vendues à la police en 1994 par Cheick Oumar Diallo entre autres.
Malick Coulibaly doit également mettre en place une nouvelle et efficace politique de distribution de la justice. Notamment, en songeant au désengorgement carcéral tout en réhabilitant les victimes des systèmes mafieux antérieurs. En effet, les Maliens sont de plus en plus nombreux à constater que la loi n’est souvent pas respectée au niveau de certaines chaines de la justice. Il s’agit particulièrement des conditions d’audition et d’obtention des aveux, des motifs d’interpellation et d’emprisonnement ainsi que de la durée des peines infligées. Un gros travail est à faire dans ce domaine complexe où intervient une multitude d’acteurs.
«Ayant été exemplaire dans le passé en démissionnant, maintenant, il est à l’œuvre et on a les yeux fixés sur lui», dit-on déjà dans certains milieux à propos de Malick Coulibaly. La victoire a une flopée de pères, par contre, l’échec (que Dieu nous en préserve) est orphelin. À Mr Coulibaly de savoir donc poser les pieds. Ainsi, les champs d’espérance qui viennent de fleurir à la faveur de sa nomination au poste du ministre de la justice feront, dans quelques mois, vibrer les cœurs des Maliens pour un nouveau départ vers la justice et la prospérité.
L’ensemble du personnel de notre Journal souhaite pleins succès au ministre Malick Coulibaly.