Le Mali est blessé, et son image dans le monde est entachée. Pendant plus de six mois, le peuple malien, impuissant, observe ses dirigeants s’entredéchirer pour le pouvoir, au moment où les populations du Nord vivent chaque jour l’enfer.
Le jeudi dernier, pour la reconquête du Nord du Mali, le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) et le Collectif des ressortissants du Nord (COREN) ont participé à une grande mobilisation afin d’apporter leur soutien à l’armée nationale et à l’intervention des forces internationales.
Le silence des Maliens n’a que trop duré.
Mais « mieux vaut tard que jamais », dit-on. A travers cette marche, nos amis de la communauté internationale, tous sceptiques envers la gouvernance actuelle de notre pays, mais solidaires à notre peine, peuvent déchiffrer que les Maliens peuvent se défaire de l’étiquette partisane et mettre le Mali au-dessus de tout.
Ce sacrifice des intérêts personnels peut juste voir avancer les choses car à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution (le vendredi) en vue d’une intervention militaire destinée à reconquérir le Nord-Mali. Le peuple malien a compris qu’il a rendez-vous avec l’histoire et il vient déjà d’assumer sa liberté. En s’accommodant ainsi avec leur gouvernement et leur armée, les Maliens ont simplement prouvé au monde entier qu’ils n’ont pas seulement un grand cœur, mais qu’ils ne peuvent pas rester indifférents à la souffrance des populations du Nord.
Cette grandeur d’âme a pour principe la sauvegarde d’un Mali laïque, un et indivisible. Une générosité qui ne peut guère avoir plus beau motif que l’amour de la patrie et le pardon. Fini le temps de sursis ou de la phobie d’une guerre ! Ces hommes et ces femmes qui ont marché le 11 octobre, sans violence et dans la dignité, viennent d’envoyer un message « fort » de désespoir à la CEDEAO et à l’ONU. Il n’y a lieu ni d’avoir honte pour avoir demandé de l’aide, ni d’être arrogant envers ceux qui veulent nous aide. Mais nous devons plutôt d’être inquiets, inquiets pour notre pays.
« La crainte de la guerre est encore pire que la guerre elle-même », disait Sénèque. Mais dans ces moments difficiles, il nous arrivera de perdre la foi, il nous arrivera d’être trahi par d’autres, mais en aucun moment nous ne devrons abandonner notre territoire, nos frères et sœurs du Nord. Cette paix tant espérée pour le Mali se trouve dans nos cœurs, et chacun de nous doit apporter sa petite pierre à l’édifice. Elle concerne l’humanité toute entière qui est tissée par des liens profonds d’amour et de fraternité !
L’intérêt le plus noble que nos soldats, avec l’aide de nos alliés, pourraient nous apporter, ce sera de gagner la guerre contre les « fous de Dieu ». Espérons que cette mobilisation a servi à donner du « plomb » dans le cœur de nos soldats. Vive le Mali, vive la CEDEAO, vive l’ONU !